Le développement local a toujours été la préoccupation majeure des pouvoirs publics. En effet, des efforts ont été déployés dans ce sens, notamment dans les régions des Hauts-Plateaux et du Grand Sud où les actions de l'Etat ont été particulièrement orientées sur les grands projets d'infrastructures socioéconomiques, ainsi que le désenclavement des régions de l'extrême sud. L'Etat, dans le cadre des deux programmes lancés depuis 1999 a ainsi essayé de créer un climat favorable pour les collectivités locales pour contribuer au développement économique national. Toutefois, ces collectivités locales se sont retrouvées paralysées devant la croissance du chômage, de la pauvreté et de la précarité, et ce, faute de disponibilité de ressources financières permettant de faire face aux différents besoins de la population, mais surtout faute de bonne gouvernance locale. Conscient du rôle déterminant des collectivités locales dans l'édification d'une économie durable, l'Etat n'a pas baissé les bras et s'est lancé dans une nouvelle dynamique. En effet, en mai 2011, et à l'effet de définir les objectifs d'un meilleur développement local et les adapter aux attentes de la population, une concertation nationale sur le développement local a été lancée. C'est lors de la réunion du Conseil des ministres, en mai 2011, que le président Bouteflika a confié au Conseil national économique et social (Cnes) la mission d'animer cette concertation, avec le plein concours du gouvernement, des collectivités locales et des compétences représentatives de la population. Dans ce cadre, une série de rencontres ad hoc ont été organisées avec divers groupes cibles identifiés aux plans local, régional et national, avec un débat au niveau de chaque wilaya. Ces rencontres ont été suivies d'assises régionales qui ont regroupé les délégués issus des wilayas concernées, lesquelles ont été, quant à elles, suivies d'assises nationales réunissant les délégués mandatés par chaque assise régionale. Les Assises nationales ont débouché sur une synthèse globale consacrée à la bonne gouvernance des collectivités locales. Mais, en dépit de cette volonté politique de développer une économie locale et malgré les efforts déployés dans ce sens, le développement local ne se fait toujours pas sentir. Or, au jour d'aujourd'hui, les régions enclavées de l'intérieur du pays, notamment celles des Hauts-Plateaux et du Grand Sud, baignent toujours dans la pauvreté et la précarité et leurs populations demeurent défavorisées. Selon, Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), il est nécessaire, pour sortir de cette situation, d'adapter les plans de développement en fonction des régions. Autrement dit, «une spécialisation économique des régions, en fonction de leurs potentialités, est plus que nécessaire», nous dira-t-il. De ce fait, la gouvernance territoriale et l'amélioration des pratiques de gouvernance, sur la base des attentes des acteurs locaux et des parties prenantes du développement local, constituent les pierres angulaires d'une économie locale durable, selon Naït Abdelaziz. «Le renforcement de la confiance entre l'administration et les citoyens et la consolidation des liens de réciprocité sont impératifs pour réaliser un développement local durable», souligne-t-il. «Ces actions sont réalisables et faciles à mettre en place, pour peu qu'il y ait une réelle volonté politique», nous dira encore le président de Cnpa. Il est utile de signaler, à ce tire, que le président Abdelaziz Bouteflika a promis lors de sa campagne électorale, par la voix de ses représentants, de poursuivre la politique d'aménagement du territoire afin de garantir une localisation équilibrée des activités économiques à travers le territoire national et une sédentarisation des populations. Dans ce cadre, de nouveaux programmes spécifiques aux régions des Hauts-Plateaux et du Sud seront lancés. Les représentants de M. Bouteflika, lors de la campagne électorale, n'ont pas cessé de souligner qu'«un grand potentiel reste à exploiter à cet effet pour faire jouer à l'agriculture son plein rôle dans la stratégie de développement global». Le développement rural et la revitalisation des espaces ruraux continueront ainsi à faire l'objet d'une démarche intégrée et intersectorielle. L'action tendra à accroître, sur le quinquennat, la superficie agricole utile d'un million d'hectares supplémentaires, à travers la valorisation de nouvelles superficies, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud. De même, les superficies irriguées seront doublées pour atteindre, à l'horizon 2019, vingt-cinq pour cent des terres cultivées. Le concours financier de l'Etat au développement agricole et rural, actuellement de 200 milliards de dinars par année, sera porté à 300 milliards de dinars par année pour le nouveau programme quinquennal. Le développement, au niveau territorial, des secteurs du tourisme, de l'industrie, pour ne citer que ceux-là, fait aussi l'objet d'un intérêt particulier de l'Etat qui vise, dans le cadre du plan quinquennal (2014-2019), la réalisation d'un taux annuel de croissance de l'économie de 7%. La question qui se pose: l'Etat réussira-t-il, à l'horizon 2019, à réduire la disparité socioéconomique entre le Nord et le Sud? Ou faudra-t-il attendre un autre quinquennat pour réaliser un développement économique local? B. A.