Dans la série de présentation des programmes des candidats à la présidentielle, le Temps d'Algérie présente aujourd'hui le programme du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un 4e mandat. Ce programme se veut un «reflet des nouvelles attentes et aspirations de notre peuple d'être le véritable acteur d'un avenir de prospérité, de justice et d'équité». Sous le slogan : «Ensemble pour l'Algérie de demain, Garantissons un avenir meilleur pour tous», le programme du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, aux élections présidentielles 2014 s'inscrit dans la durée et ambitionne de lancer «un nouveau pacte pour l'ancrer solidement dans le développement et le progrès». Le programme qui porte sur les cinq prochaines années, vise principalement à conforter la stabilité du pays, édifier une démocratie participative, promouvoir et protéger les libertés et les droits de l'homme, renforcer l'indépendance de la justice, accélérer la croissance, créer l'emploi dans le cadre d'une stratégie de développement diversifiée et durable et lutter efficacement contre les dérives de la corruption, le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et la bureaucratie. «Se mobiliser au service d'un projet de développement global» est en somme l'objectif du programme qui vise aussi à pérenniser les acquis de la réconciliation nationale. Sur le plan sécuritaire, il est question de poursuivre «la professionnalisation et la modernisation de l'Armée nationale populaire et sa dotation en moyens à même de l'assister dans sa mission républicaine de défense de notre souveraineté nationale». Dans le chapitre consacré au volet politique, l'objectif visé est d'«enraciner une démocratie apaisée» à travers la poursuite des réformes politiques engagées ces dernières années, permettant à l'avenir «un nouveau saut qualitatif dans le renforcement des fondements républicains de notre Etat et la promotion d'une vie politique apaisée». Il est expliqué que «l'enjeu est de transcender la diversité des courants politiques pour œuvrer à une plus grande convergence et participation afin d'élargir le consensus national autour de la prise en charge des vrais défis présents et futurs qui se posent à la nation, notamment à travers la révision de la Constitution». Nouveau découpage administratif Concertation et partenariat entre l'administration et les citoyens sont deux objectifs à atteindre pour «dépasser définitivement la logique univoque et déshumanisée». Un tel but sera atteint par la mise en œuvre de mesures de renforcement des collectivités territoriales en moyens et en capacités. «Cette démarche inclut également la révision de l'actuel découpage administratif et la finalisation du projet de création de nouvelles collectivités territoriales pour mieux prendre en charge les impératifs du développement local et rapprocher davantage l'administration des citoyens» pour assurer un service public de qualité, annonce le programme. Dans ce contexte, les associations de la société civile seront encouragées et soutenues pour réaliser et publier des évaluations objectives et documentées, des prestations des différents organismes en charge de services administratifs, sociaux, éducatifs ou de santé. Un observatoire du service public sera installé et aura pour prérogatives de réaliser des études, formuler des propositions et réaliser des enquêtes d'opinion pour contribuer à remédier aux imperfections et à bannir la bureaucratie et l'inefficacité. Pour amorcer une «démocratie participative», Abdelaziz Bouteflika préconise le renforcement du mécanisme de concertation tripartite, dans le sens d'une participation plus inclusive et d'une régularité de ses sessions pour forger un solide consensus autour d'un pacte économique et social de croissance et en assurer la mise en œuvre. Des chaînes de télévision dédiées à l'enseignement L'effort de qualité et de modernisation sera intensifié pour améliorer les performances du système éducatif dans tous ses paliers. «Cet objectif sera reflété par un effort de perfectionnement de l'encadrement pédagogique, de réduction des déperditions et des taux de redoublement, et d'élévation des taux de réussite aux examens», promet le candidat indépendant dans son programme, prévoyant aussi d'adapter l'enseignement supérieur et la formation professionnelle pour répondre au marché du travail à travers des programmes concertés avec le secteur économique et la société civile. «Des incitations seront introduites pour encourager l'orientation scientifique et technique», annonce-t-on, avant de poursuivre que «des mesures spécifiques seront prises pour résorber les disparités entre wilayas et plus particulièrement entre les wilayas du Nord et celles du Sud». Dans le souci d'encourager davantage l'apprentissage des disciplines scientifiques, des technologies de l'information et de la communication et des langues nationales et étrangères, des chaînes publiques de télévision dédiées à l'enseignement seront créées. En vue de favoriser la recherche scientifique, des centres d'excellence scientifique et technologique seront mis en place et des moyens additionnels seront mobilisés par la mise en place de centres thématiques d'appui et l'encouragement du travail en réseau entre institutions de recherche et secteur économique. De nouveaux CHU à travers le pays Tout en lui accordant «une priorité fondamentale de la politique nationale», la santé bénéficiera d'une intensification de la prévention et d'une amélioration de l'accès équitable et solidaire aux soins sur l'ensemble du territoire national ainsi que sur la qualité des prestations. «La couverture sanitaire sera densifiée à travers la réalisation de nouvelles infrastructures tant pour les soins de base que les établissements spécialisés et les CHU avec leur dotation en personnels qualifiés et en moyens». Dans ce cadre, la prise en charge des pathologies lourdes et des maladies chroniques (diabète, cancer, affections respiratoires et maladies cardio-vasculaires) sera généralisée pour répondre par les moyens nationaux à tous les besoins. Concernant le médicament, l'objectif fixé est d'améliorer sa disponibilité et d'atteindre la couverture des 2/3 des besoins en fin de quinquennat. «La réforme hospitalière sera parachevée pour donner une plus grande efficacité aux établissements à travers la modernisation de leurs modes d'organisation et de gestion», indique le programme, annonçant «une nouvelle loi sur la santé». Rénovation des dispositifs d'encouragement à l'investissement «Une attention spéciale sera accordée au problème du chômage des jeunes, qui demeure élevé malgré la tendance à la baisse du taux national global», note le programme, qui annonce «des dispositifs spécifiques pour la création d'entreprises seront enrichis en amont par des formations en entrepreneuriat au profit des jeunes porteurs de projets, et en aval par un accompagnement en matière d'organisation et de gestion». Mieux encore, «les dispositifs d'encouragement à l'investissement créateur d'emplois et d'aide à l'insertion professionnelle des jeunes seront rénovés et assouplis». Les programmes de soutien à la vie associative de la jeunesse seront renforcés. De plus, et afin d'approfondir le dialogue et la coordination sur toutes les questions intéressant la jeunesse, un conseil national consultatif de la jeunesse sera établi dans le cadre d'un processus participatif. Réduction du taux de chômage Outre l'intensification des programmes économiques lancés, «le changement amorcé du régime de croissance sera accéléré pour une pleine valorisation du potentiel de l'Algérie qui est nettement supérieur aux taux réalisés jusqu'ici». L'objectif arrêté pour le prochain plan de croissance est de réaliser un taux annuel de croissance économique de 7% en vue de poursuivre la réduction du taux de chômage et d'élever le niveau de vie des citoyens. En dépit de la réindustrialisation du pays, l'objectif est de «bâtir une économie émergente, fondée sur le savoir et à la hauteur des exigences de productivité et de compétitivité du marché international», il devra être réalisé à travers la création et le développement de l'entreprise, la promotion des capacités managériales, ainsi que le soutien à la recherche-développement et l'innovation. Ainsi, il est prévu de continuer à «lever les contraintes qui entravent une croissance forte et soutenue à travers l'amélioration de l'environnement de l'investissement au triple plan des procédures, des délais et des coûts, ainsi qu'en mettant en œuvre des politiques rénovées de promotion de l'entreprise», sans écarter le souci constant de la démarche qui sera d'«inscrire le développement économique dans une perspective de protection des acquis sociaux du peuple et de renforcement de la solidarité nationale et de la cohésion sociale». De nouveaux programmes spécifiques aux régions des Hauts-Plateaux et du Sud seront lancés, a indiqué le programme présidentiel. Hormis un programme d'aide spécifique dédié aux start-up montées par des jeunes diplômés, le processus de redéploiement des grandes entreprises du secteur public sur de grands secteurs porteurs, en partenariat avec des leaders mondiaux dans ces domaines, sera intensifié. «Le développement de la petite et moyenne entreprise et de la sous-traitance recevront aussi une attention soutenue à travers des facilitations des procédures de création et des soutiens aux plans de développement». Sur le plan réglementaire, la loi relative à la promotion de l'investissement sera amendée afin de consacrer la liberté d'investissement et de création d'entreprises et du soutien de l'Etat aux projets d'entrepreneuriat. La communauté algérienne établie à l'étranger sera associée, par ailleurs, à l'effort de développement. Dans le court terme, il s'agit d'encourager le regroupement des entrepreneurs et de la communauté scientifique et technique algérienne à l'étranger en associations susceptibles d'être l'interface des autorités nationales compétentes et des entreprises nationales. Ces associations constitueront le noyau d'un conseil représentatif à mettre en place avant la fin du quinquennat 2014-2019. De 200 à 300 milliards DA par an pour l'agriculture Dans le domaine agricole, l'action tendra à accroître durant le quinquennat la superficie agricole utile d'un million d'hectares supplémentaires à travers la valorisation de nouvelles superficies, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud. De même, les superficies irriguées seront doublées pour atteindre 25% des terres cultivées à l'horizon 2019. Le soutien public portera aussi sur le soutien de la recherche agronomique qui bénéficiera de moyens additionnels et sera orientée vers le développement de variétés et espèces à rendement élevé, dans le but d'augmenter la productivité dans les filières stratégiques que sont les céréales, les viandes rouges, les laitages et les légumes secs. Le programme annonce que «le concours financier de l'Etat au développement agricole et rural, actuellement de 200 milliards de dinars par année, sera porté à 300 milliards de dinars par année pour le nouveau programme quinquennal». Quant à la pêche, «le soutien à l'investissement dans cette branche d'activité portera sur la pêche maritime, la pêche artisanale et l'aquaculture, ainsi que les industries d'aval». Pour le secteur de l'habitat, le soutien de l'Etat sera poursuivi pour résorber totalement le déficit en logements d'ici 2019. Outre la réalisation des programmes de logements publics locatifs, de logements urbains promotionnels et d'habitat rural aidés par l'Etat, le programme de location-vente AADL et LPP seront étendus pour répondre pleinement à l'ensemble des candidats éligibles.