La présidentielle afghane ne verra vraisemblablement pas de président élu au premier tour. Les résultats préliminaires ne donnent la majorité à aucun des huit candidats. Selon ces mêmes résultats, l'ex-chef de la diplomatie Abdullah Abdullah devance son rival Ashraf Ghani, ancien économiste de la Banque mondiale, de 11 points à l'élection présidentielle du 5 avril en Afghanistan après le comptage de la moitié des bulletins de vote, a annoncé dimanche la Commission électorale indépendante (IEC). Selon ces résultats partiels annoncés par l'IEC, Abdullah Abdullah totalise 44,4% des voix contre 33,2% pour Ashraf Ghani, les deux candidats arrivés en tête de ce scrutin pour lequel huit candidats s'étaient présentés pour prendre la succession du président Hamid Karzaï. «Près de la moitié des bulletins ont été dépouillés», soit 3,45 millions de bulletins, a précisé Ahmad Yousuf Nuristani, le chef de l'IEC, à des journalistes. Un second tour sera vraisemblablement nécessaire, prévu pour le 28 mai, si aucun des candidats ne totalise plus de 50% des voix. Abdullah Abdullah, candidat arrivé en deuxième position en 2009 lors de la victoire de Karzaï, a fait savoir qu'il serait prêt à promouvoir des modifications constitutionnelles qui permettraient un accord de partage des pouvoirs. Ashraf Ghani avait également abordé le sujet avant l'élection, mais il est difficile de dire comment un nouveau système permettrait aux deux rivaux de trouver un accord et dans l'affirmative combien de temps il faudrait pour le mettre en œuvre. Plus de sept millions d'Afghans se sont rendus aux urnes le 5 avril sans incident majeur malgré les menaces d'attaque des talibans, sur un électorat estimé à 13,5 millions de personnes. Le futur vainqueur de la présidentielle devra reprendre la lutte contre l'insurrection des talibans alors que le retrait des forces occidentales, dirigées par les Américains, d'ici à la fin 2014 fait craindre que le pays ne replonge dans le chaos. Il lui faudra aussi redresser l'économie afghane jusqu'ici largement dépendante de l'aide financière internationale. Les deux candidats arrivés en tête ont exprimé leur confiance dans leur prochaine victoire à l'issue du premier tour, mais ont promis de lutter âprement en cas de second tour. M. N./Agences