Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, entend programmer une session de rattrapage pour les candidats au baccalauréat 2014 qui auront une moyenne oscillant entre 9,5/20 et 9,99/20, à condition toutefois que les concernés aient un parcours scolaire assez correct. Le premier responsable du secteur a fait cette déclaration, jeudi dernier, à la Télévision algérienne. «Cette session de rattrapage est destinée uniquement aux candidats ayant obtenu des moyennes allant de 9,50/20 à 9,99/20. Les candidats concernés doivent avoir fait preuve d'assiduité tout au long de l'année scolaire et obtenu de bonnes moyennes en 2e et 3e années secondaire», a-t-il indiqué. Cette session de rattrapage devrait se dérouler quatre jours après l'annoncé des résultats du baccalauréat. Le ministre veut donner une seconde chance aux recalés, mais cela n'est pas encore tranché avant de débattre la question avec le partenaire social. Ce dernier va-t-il approuver la suggestion du ministre ? Les syndicats du secteur ont toujours dénoncé le recul du niveau des élèves et, pire encore, les résultats parfois gonflés aux examens finaux. L'ancien ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, s'est toujours opposé et avec force à l'idée du rachat. C'est lorsque ce dernier était aux commandes du secteur que le rachat a été supprimé. Le ministre Abdelatif Baba Ahmed parle d'une deuxième session. Cela ressemble à un rachat. Cela rappelle aussi la session de rattrapage pour les candidats à l'examen de fin de cycle primaire (ex-6e). L'examen du baccalauréat perd-il de sa valeur ? L'idée d'aller vers une deuxième session, même si c'est pour une catégorie bien limitée, ne pourrait être la bonne. Ce n'est pas comme cela que les problèmes de l'école; une école encore sinistrée, pourraient être réglés. Par ailleurs, a assuré le ministre Abdelatif Baba Ahmed, le rattrapage des cours ratés suite aux derniers mouvements de grève suit son cours et l'opération est en bonne voie. «Nous sommes sur le point de rattraper tous les cours perdus. Nous sommes satisfaits de la cadence de rattrapage des ces cours», a-t-il dit. Pourtant, vérification faite sur le terrain, il est vrai que l'opération de rattrapage est en train de se faire au niveau des établissements touchés par la protestation des enseignants, mais cela n'est pas sans être marqué par des lacunes, pour ne pas dire dépassements. C'est toujours le bâclage, faute de temps et peut-être même de volonté. Aux élèves d'en payer les frais. Ces élèves, malheureusement, ne se soucient que du seuil des programmes à réviser pour l'examen. La question d'«El Ataba» les a fait sortir dans la rue, cette année encore. Cette question sera tranchée lors des travaux de la Conférence nationale qui aura lieu le 6 mai prochain, avec la participation de tous les intervenants dans le secteur. Pour ce qui est de la wilaya de Ghardaïa, fortement perturbée dernièrement par des conflits ethniques, avec ce que cela a entraîné (et entraîne encore), touchant plusieurs secteurs dont celui de l'éducation, le ministre a indiqué que seulement trois ou quatre établissements ont été en grève. Pour rappel, le nombre d'élèves qui se présenteront aux trois examens finaux de l'année 2014 est de 1 894 000, soit 650 000 au baccalauréat, 590 000 au brevet de l'enseignement moyen (BEM) et 645 000 à l'examen de fin du cycle primaire. K. M.