John Kerry a démenti avec une promptitude incroyable avoir proféré une telle horreur. Le secrétaire d'Etat américain ne pourrait, ne serait-ce le penser, qu'Israël «pourrait» un jour devenir un Etat apartheid. Allons donc, l'Etat hébreu est au dessus du droit international et peut aisément coloniser au vu et au su de la «communauté internationale», sans risquer des sanctions voire un embargo et une mise au ban des Nations. En fait d'embargo ce sont les habitants de Ghaza, véritable prison à ciel ouvert, qui le subissent par leurs geôliers hors-la-loi. En 2006 l'ancien président américain, Jimmy Carter, avait écrit un livre «Palestine : Peace not Apartheid» (Palestine : la paix, pas l'apartheid) où il dénonce une véritable situation d'injustice internationale. Il y explique que les Palestiniens sont privés de leurs droits les plus élémentaires par un Etat hébreu qui a instauré un véritable apartheid dans les territoires occupés. Ce livre provoquera une grosse polémique. La comparaison ne sera jamais acceptée par le puissant monde médiatique pro-israélien. Et pourtant la similitude entre le système sud-africain de triste mémoire et l'actuel système colonial israélien est frappante. L'apartheid à l'israélienne paraît même, sur certains aspects, plus odieux que la copie du sud de l'Afrique. Récemment, une députée sud-africaine en visite dans les territoires occupés s'est étonnée de constater en Cisjordanie l'existence de routes séparées pour les colons et les Palestiniens ainsi que la nécessité pour ces derniers d'obtenir des permis de l'administration israélienne pour se déplacer. Les gens vivaient dans des zones séparées, mais il n'y a jamais eu en Afrique du Sud de route séparée, de «barrière de sécurité», de check-point, de plaques d'immatriculation différentes, témoignera la députée sud-africaine. Le système sud-africain condamné de par le monde a disparu, celui du colonisateur israélien perdure. La perpétuation de cet ordre inique est particulièrement alimentée, par une partialité surréaliste. Aujourd'hui les Palestiniens tentent de se réconcilier pour pouvoir continuer la lutte avec la force de l'unité, seule à même de forcer l'usurpateur à respecter le droit. Mais la perspective de Palestiniens unis et réconciliés ne semble pas du tout réjouir l'Etat colonial et aussi ses parrains occidentaux. Qui ne se gênent guère pour formuler des menaces à peine voilées à l'encontre des Palestiniens. La politique «diviser pour régner» continue à servir l'Etat colonisateur qui exige davantage de concessions de la part du peuple colonisé. C'est la loi infâme du système d'apartheid israélien qui prime. Avec le soutien, l'Histoire le retiendra, de puissances complices. M. B.