C'est sur instruction du président de la République que le chef de la diplomatie algérienne va effectuer ce périple, comme il l'avait annoncé le 6 mai dernier lors d'une conférence-débat animée au siège du ministère des Affaires étrangères par le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). M. Lamamra avait alors assuré qu'il comptait faire «une tournée dans les pays du Sahel, dont le Mali, au courant du mois de mai». Une visite qui, avait précisé M. Lamamra, coïncidera avec la tenue à Bamako, le 17 mai 2014, de la 3e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord Mali ainsi que de la réunion de haut niveau du groupe des pays voisins, devant se tenir le 18 mai dans la capitale malienne, concernés par la préparation et le lancement des pourparlers inter-maliens et l'appui à un dialogue inter-malien «inclusif». La virée sahélienne comme le conclave du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord Mali, sera une occasion, selon M. Lamamra, pour «faire le point sur ce qui a été entrepris depuis le mois dernier». Cela va permettre de poursuivre les consultations avec ces pays voisins de l'Algérie, en vue du développement et du renforcement, notamment de la coopération sécuritaire, au niveau de la sous-région. La tournée de M. Lamamra sera mise à profit également pour aborder des thèmes d'intérêt commun et d'échanger les points de vue, afin d'assurer la paix et la stabilité de la région et faire face aux nombreux défis auxquels sont confrontés ces pays, notamment la menace terroriste. Le périple de M. Lamamra sera principalement consacré à la crise malienne. Il l'avait souligné le 6 mai dernier en indiquant que les deux rencontres, programmées à Bamako, allaient dans le sens de la poursuite par l'Algérie de ses efforts «de bons offices» en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les meilleurs conditions et délais du dialogue inter-malien. Ce dialogue doit être «inclusif», comme souhaité par les Maliens eux-mêmes et par la communauté internationale, avait soutenu M. Lamamra. Mais cela va également permettre au chef de la diplomatie algérienne de tenter d'avoir des informations sur les diplomates enlevés à Gao, depuis deux ans déjà. Rappelons que les travaux de la 2e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord Mali qui se sont tenus en avril dernier à Alger avaient été sanctionnés par un communiqué commun, dans lequel notamment le Mali a demandé à l'Algérie de poursuivre ses efforts de «bons offices» en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les «meilleurs» conditions et délais du dialogue inter-malien «inclusif», comme souhaité par les Maliens eux-mêmes et par la communauté internationale. L'Algérie avait, pour sa part encouragé la partie malienne à «poursuivre, intensifier et accélérer» le processus de réconciliation nationale entre tous les Maliens, condition «sine qua non» d'une restauration «définitive» de la paix et de la stabilité «durable» du pays, affirmant sa disponibilité à apporter son aide en la matière, en se disant prête à mettre toute son expérience à la disposition des frères maliens. Par ailleurs, la réunion de consultation des pays de la région du Sahel en avril dernier, consacrée essentiellement à la situation sécuritaire au Mali a abouti à l'adoption d'une «démarche opérationnelle» visant à conforter la dynamique générée par les consultations exploratoires engagées par l'Algérie, comme plateforme active devant permettre de réunir toutes les conditions nécessaires à la réussite d'un dialogue inter-malien «inclusif». Signalons enfin que l'Algérie compte peser de tout son poids pour permettre au dialogue inter-malien «inclusif» d'aller de l'avant et que dans un environnement instable sur le plan sécuritaire, la diplomatie algérienne est décidée à se redéployer dans les pays du voisinage afin de participer à la stabilité et la sécurité du Sahel. H. Y.