Le lancement de nouveaux projets dans le secteur industriel et de l'automobile constitue une aubaine pour le développement, tant attendu, de la sous-traitance en Algérie. Il faut dire que l'activité de sous-traitance, considérée comme la colonne vertébrale de tout pays en termes de création d'emplois et de source de financement, n'a, dans le passé, vraiment pas suscité l'intérêt des pouvoirs publics algériens qui auparavant ont préféré opter pour l'importation des produits sous-traités, au lieu de développer un tissu national de sous-traitance propre à l'Algérie Cette filière est restée ainsi marginalisée. Chose qui a pleinement démobilisé les investisseurs nationaux voulant lancer des projets dans ce domaine. Selon Laïb Aziouz, directeur exécutif de la Bourse algérienne de sous-traitance et du partenariat (Bastp), le nombre d'entreprises algériennes spécialisées en la matière se chiffre à 1 200 unités. Un nombre qui n'est vraiment pas «important» puisque le «le ratio international est estimé à 30 PME pour 30 000 habitants», estime-t-il. En Europe, le développement de l'industrie est basé sur un essaim de petites et moyennes entreprises (260 000 recensées) qui s'adonnent à la sous-traitance. C'est dire le déficit flagrant qu'enregistre l'Algérie en PME spécialisées dans la sous-traitance industrielle particulièrement. Mais, avec la mise en œuvre des projets lancés dans l'industrie mécanique, notamment avec le constructeur automobile français Renault et l'allemand Daimler, la sous-traitance devrait connaître un bel essor. Aujourd'hui, elle est, la priorité n°«1» du gouvernement en tant qu'un des «fondements de la réussite des projets de partenariat». Ainsi, pour développer un réseau national de sous-traitance fiable «un projet de loi devant régir les activités de la sous-traitance dans le secteur industriel en Algérie, est en cours de préparation», a annoncé récemment M. Aziouez selon qui le ministère de l'Industrie a adressé des formulaires à l'ensemble des opérateurs économiques concernés. Le document a été ainsi diffusé à l'ensemble des acteurs exerçant dans le domaine : associations, opérateurs, etc. Et pour inciter les investisseurs nationaux voulant se lancer dans ce créneau, le gouvernement a ainsi décidé d'introduire des mesures, mais aussi d'accorder des facilités de qualité à ces opérateurs, selon le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. De leurs côtés, des opérateurs algériens ont affiché leur volonté à contribuer à la concrétisation de cet objectif. «Le marché algérien de l'automobile est très important, ce qui atteste de la grandeur du marché de la pièce de rechange et accessoires et donc de la nécessité de développer les activités de la sous-traitance», estime Lotfi Adman, DG de Sodi Automotive Fiat, une filiale du Groupe Cevital. B. A.