La révision de la Constitution et l'invitation du président de la République aux partis politiques et aux personnalités publiques d'y apporter leurs contributions, continuent de susciter moult réactions. Les dernières en date sont celles du Mouvement de la société pour la paix et du «pôle des forces du changement». Ce dernier qui est un regroupement de partis politiques et de personnalités a considéré que la proposition de révision constitutionnelle «se trompe sur la nature de la crise» car elle la «réduit à des imperfections de la Constitution», comme l'a indiqué son coordinateur, Ali Benflis, cité par l'APS. Dans une conférence de presse organisée hier à Alger, l'ex-candidat à la présidence a souligné, en lisant une déclaration du pôle démocratique, que «ce n'est pas un débat sur l'ordre constitutionnel que la situation commande, mais bel et bien un autre débat, d'une autre envergure, sur la nature du régime politique», relevant que le projet proposé «se trompe aussi sur les composantes indispensables de tout règlement de cette crise» et, enfin, sur le «cadre approprié au traitement de la crise». M. Benflis a expliqué que le «pôle des forces pour le changement» considère qu'une révision constitutionnelle consensuelle «suppose un débat global avec les partenaires politiques sur des questions de base, dont la nature du régime, et non pas un document technique». «Cette démarche ne peut répondre à l'objectif et ne peut faire sortir l'Algérie de la crise», a-t-il encore dit, précisant que la commission de rédaction du projet de Constitution devrait être la «dernière étape». À cet effet, le pôle prépare une initiative de sortie de crise qui va être rendue publique «en son temps», note le coordinateur, ajoutant que le document sera soumis à l'opinion publique afin que «chacun apporte sa contribution pour faire avancer les choses». Concernant les relations qu'entretient le pôle avec la «Coordination des partis pour les libertés et la transition démocratique (Cpltd)», un autre regroupement politique, Ali Benflis a indiqué qu'il existe des contacts «permanents» et la question de la participation à la conférence qu'elle organisera bientôt à Alger est soumise aux membres pour le débat. Les deux entités, explique-t-il, s'accordent sur le constat de la situation qui prévaut et ne se rencontrent pas sur les «solutions à apporter et la manière d'appréhender les problèmes». Et concernant cette conférence de la Cpltd, prévue le 10 juin prochain, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, a indiqué hier, dans une conférence de presse tenue au siège du parti, que la rencontre «abordera toutes les questions et dossiers importants dont la Constitution, l'information, les libertés et l'énergie». Composée des partis du Front pour la justice et le développement (FJD), du MSP, du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), de Jil djadid et du Mouvement Ennahda outre M. Ahmed Benbitour, la Cpltd a adopté hier «la plateforme de la conférence», a précisé un communiqué distribué au siège du MSP. Selon la même source, «les invitations seront adressées aux personnalités et aux représentants des partis à partir de dimanche», précisant qu'une «commission mixte de supervision de la Conférence nationale sera constituée». M. Mokri a confirmé «la non participation du MSP aux consultations sur la révision de la Constitution qui se dérouleront sous la direction du ministre d'Etat, directeur de Cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia». Concernant la participation de l'ancien président Bouguerra Soltani, M. Mokri a indiqué que le parti «a appris par les médias que M. Soltani a été destinataire d'une invitation à prendre part à ces consultations». «La décision du boycott concerne tous les militants du MSP», a-t-il dit, ajoutant que «M. Soltani a été informé de la position du bureau national du MSP». M. Mokri a critiqué par ailleurs le contenu du projet de révision constitutionnelle qui ne tient pas compte des revendications de la classe politique concernant notamment la nature «du régime politique», ajoutant que la «parité hommes-femmes au Parlement et dans les assemblées élues n'a jamais été la revendication de la classe politique». M. Mokri a enfin affirmé que l'opposition était «aujourd'hui sérieuse et raisonnable et place l'unité, la stabilité et la sécurité du pays au-dessus de tout». H. Y./APS