Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Mokri prévoit des divisions dans les rouages du système en place au lendemain de la présidentielle, estimant qu'ils divergent de la personne qui dirigera le pays avec un président malade. Le patron du MSP évoque également d'éventuelles perturbations d'ordre sociopolitique, ce qui mènerait, selon lui, l'opposition et les candidats qui verront leur espoir s'évaporer et d'autres personnalités à s'unir autour d'une initiative de transition démocratique. En dressant un tableau sombre de la situation que connaîtra le pays après les élections présidentielles, Abderrazak Mokri a dressé également un bilan négatif de la campagne électorale, indiquant lors d'une conférence de presse qu'il a animée mardi passé, que les divisions que connaîtra le système mèneront à une période de transition. Sur cette dernière, il avance trois visions différentes: soit le pouvoir dira que c'est lui qui mènera cette période en associant les partis politiques, les intégrant au sein du gouvernement et mettre en place une nouvelle Constitution pour briser l'opposition. Ou les partis politiques s'opposent à cette donne et dire qu'elles ne reconnaissent pas les institutions de l'Etat et qu'il n'y a qu'eux pour mener cette période. Un dernier scénario, l'émergence de voix appelant à une phase de transition en associant tout le monde, prônant le dialogue entre le pouvoir et l'opposition, et c'est l'option que soutient le MSP. Par ailleurs, il estime que l'opposition se fortifie davantage après les élections et que des candidats qui verraient leur chance s'évaporer, rallieraient le front des boycotteurs, indiquant la prise des contacts avec des personnalités et des partis pour la tenue d'une conférence de consensus comme première étape de l'opposition. Si un accord est trouvé, selon lui, leur conception sera ensuite proposée au pouvoir, estimant que l'Algérie sortira de la crise si la proposition fait unanimité. En outre, Mokri s'engage à exercer toute forme de pressions politiques et pacifiques en vue de pousser le pouvoir à adopter l'option d'une transition démocratique en impliquant tout le monde en coordination avec la presse ce qui permettra de créer une dynamique politique. Le MSP envisage de compter sur une commission nationale du suivi du processus électoral et se mobiliser au niveau de toutes les wilayas pour observer le taux d'abstention à annoncer à l'opinion publique. Pour le président du MSP, le système a perdu son raisonnement et que si l'opposition avait agi ainsi, le pays serait mené vers la dérive. Selon lui, ce qui importe actuellement c'est d'agir sereinement estimant que le sens de responsabilité dont fait preuve l'opposition fait que le régime perdure, car l'opposition veut un changement pacifique. Mokri a aussi qualifié la campagne électorale d'une "véritable mascarade", caractérisée par des dépassements, dont les " déclarations " de Sellal auraient plombé une région toute entière. En revenant sur la campagne électorale, le successeur de Bouguerra Soltani a estimé que le fait le plus dangereux étant le fait que le Président demandait l'aide à l'étranger et l'alliance du candidat du pouvoir avec un autre de l'opposition contre un autre candidat de l'opposition, en faisant allusion à Louisa Hanoune qui s'oppose à Benflis. Pour lui, la candidate aurait rallié les partisans du président sortant, dont le groupe devient désormais un groupe de 7+1.