La réunion des ministres des Affaires étrangères des pays non-alignés s'ouvre officiellement aujourd'hui au Palais des Nations à Alger. Celle-ci précédée par les rencontres des deux comités, le premier chargé des affaires politiques et le deuxième des affaires économiques. Les travaux des hauts fonctionnaires chargés de la préparation des rapports et documents pour les besoins de la réunion d'aujourd'hui ont eu lieu hier à huis clos. Au menu de cette rencontre ministérielle préparatoire du Sommet du Mouvement des non-alignés qui aura lieu à Caracas en 2015, il y a les questions d'ordre politique et économique, de façon générale. Bien entendu, les sujets en rapport avec le terrorisme, le crime transfrontalier, l'armement, l'immigration clandestine et le phénomène de l'islamophobie en Europe, occuperont plus de place dans les discussions. Dans une déclaration faite à la presse, Mohamed Bouacha, enseignant à l'Ecole nationale supérieure des sciences politiques (Enssp) et Mokhtar Mezrag, enseignant à l'Université d'Alger, ont indiqué que le Mouvement des non-alignés aujourd'hui -ce dernier qui s'inspire de sa feuille de route de l'époque de la guerre froide- fait face à deux défis qu'ils considèrent d'importance majeure : le développement et la sécurité. Les deux spécialistes parlent précisément de «développement économique et humain, la stabilité politique et sécuritaire, restructuration des instances de la gouvernance mondiale pour mettre en place un système international plus équitable et faire sortir le tiers-monde de la pauvreté et de l'instabilité». Mohamed Bouacha soutient, dans la même déclaration faite à l'APS, que «la revendication d'un nouvel ordre économique international, la mise en place d'une coopération Sud-Sud et bien d'autres revendications du 4e Sommet du MNA, tenu à Alger en 1973, sont toujours d'actualité même après la fin du choc idéologique entre l'Est et l'Ouest». Pour le même spécialiste, «le MNA doit se remettre sur les rails en tant que force de proposition sur la scène internationale et un acteur aux rôles multiples capable de transformer ses difficultés en potentialités». L'urgence est aussi de «s'orienter vers une coopération politique et diplomatique multilatérale au sein du MNA. Une telle option peut changer les priorités de l'ONU et d'autres organisations internationales et régionales en matière de paix et de sécurité internationales». L'enseignant en sciences politiques conclut que «le MNA doit définir une nouvelle stratégie qui se focalise principalement sur le développement, la sécurité et le transfert de technologie. La redéfinition d'une telle stratégie exige des efforts énormes, vu la grave perte de confiance à l'intérieur de ce mouvement et la folle course des Etats membres vers la séduction des grandes puissances pour des intérêts restreints qui portent préjudice à toute l'organisation». De son côté, Mokhtar Mazrag, assure que «le bouleversement géopolitique généré par la fin de la guerre froide ne remet pas en cause la raison d'être du MNA comme mécanisme de cohésion politique des pays du Tiers-monde face aux nouvelles menaces». Il mise sur les organisations et intégrations régionales pour redynamiser le mouvement : «Les organisations et les intégrations régionales créées par des pays du MNA telles que l'Union africaine (UA), l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (Asean), l'Union des nations sud-américaines (Unasur) peuvent jouer un rôle important dans la réactivation du MNA dans un nouvel ordre mondial dominé par la mondialisation». Et de préciser : «Aujourd'hui, le rôle du MNA ne peut pas se résumer à la neutralité positive comme auparavant. Le mouvement doit s'imposer sur la scène internationale comme un acteur important capable d'imposer un monde multipolaire garantissant l'équilibre, la stabilité et l'équité.» K. M. Arrivée à Alger du président bolivien, Evo Morales Ayma Le président de la République plurinationale de Bolivie, Evo Morales Ayma, est arrivé hier après-midi à Alger pour une visite d'amitié et de travail de deux jours, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. M. Morales a été accueilli à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Durant son séjour en Algérie, le président Morales, président en exercice du Groupe des 77, s'adressera à la 17e Conférence ministérielle du Mouvement des non- alignés, dont les travaux s'ouvriront aujourd'hui à Alger.