Depuis la désignation du Qatar comme hôte du Mondial-2022, en décembre 2010, jusqu'aux dernières accusations d'esclavagisme, de tutorat par les clubs, envers cet émirat, les polémiques se sont succédé. Tout est parti des accusations de corruption lancées par le Sunday Times en octobre, où il cite deux membres du comité exécutif de la Fifa, un Tahitien et un Nigérian, soupçonnés d'avoir touché des pots de vin, ces derniers avaient d'ailleurs été suspendus en novembre, puis ce fut le tour de la chaîne BBC trois jours avant le vote, de relayer le Sunday Times. Au lendemain du scrutin, le Sun titre «Truqué!» tandis que le Times écrit : «Le système de désignation des pays-hôtes de la Coupe du Monde est atrocement corrompu». Pour rappel, l'Angleterre était candidate pour 2018. Suite à ces accusations, l'homme d'affaires qatari Mohamed Bin Hammam, président de la Confédération asiatique et candidat à la présidence de la Fifa, rejette les suspicions autour du Mondial-2022. Mais à la fin du mois, Bin Hammam se retire de la présidentielle, suspendu dans une affaire de corruption liée à l'élection à la Fifa. Il sera finalement radié à vie. Lors d'une intervention, à titre personnel, le président de la Fifa Joseph Blatter explique que «c'est mieux de jouer dans un climat agréable», soit en hiver. Mais, sur un plan réglementaire, il est neutre: pour changer les dates, le comité d'organisation qatari «doit en faire la demande» à la Fifa. Alors, à ce moment là, on a créé une situation un peu ambiguë, une situation qui incitait définitivement les membres du comité exécutif, de faire un peu dans la compensation, qui étaient là, de faire un peu le «tu m'aides ici, moi je t'aide là». C'est alors que la levée des boucliers commença. Le mouvement syndical international demande «le retrait de l'organisation du Mondial-2022 au Qatar» pour «violations des droits des travailleurs». Puis ce fut au tour de l''ancien procureur américain, Michael Garcia, à la tête de la chambre d'instruction du nouveau comité d'éthique, indépendant de la Fifa, d'annoncer sur la chaîne allemande ARD qu'il va enquêter sur l'attribution des Coupes du Monde-2018 et 2022, afin de distinguer «allégations» et «informations». Nouvelle polémique autour de l'organisation de la Coupe du Monde-2022 décernée au Qatar vient semer les troubles au sein de la FIFA. L'hebdomadaire Sunday en rajoute une couche, il accuse ouvertement en effet le Qatar d'avoir versé de l'argent à certains dirigeants de la Fifa en échange de leur vote. La polémique ne s'arrêta pas là, elle refit surface encore une fois. Après les interrogations autour du climat et la reconnaissance par Sepp Blatter de l'erreur du choix du Qatar, le Sunday Times lance un pavé dans la mare avec son édition d'avant hier. L'hebdomadaire anglais accuse en effet le Qatar d'avoir corrompu certains dirigeants de la Fifa pour s'assurer que la compétition ait bien lieu en terre qatarie. Sauf que, cette fois, il aurait des preuves. Le journal britannique révèle l'existence de transitions illicites entre le pays organisateur et certains membres de la Fifa. Au cœur du scandale, Mohamed Bin Hammam, banni de la Confédération asiatique de football en 2011 par la Fédération internationale de football pour avoir tenté d'acheter des voix au moment de sa candidature face à Sepp Blatter au poste de président de la Fifa lors des dernières élections. L'organisation du Mondial aurait coûté cher à l'émirat, puisque le Qatar aurait régalé à hauteur de 3,6 millions d'euros. Une somme qui aurait notamment profité à Reynald Temari, ex-représentant de l'Océanie, à hauteur de 300 000 euros, et Jack Warner, ancien vice-président de la Fifa, qui aurait récolté pas moins de 1,2 million d'euros. L'an dernier, dans un documentaire diffusé par la BBC, Issa Hayatou avait été cité dans une affaire de pots de vin. Dans ledit documentaire, la chaîne faisait des révélations selon lesquelles le président de la CAF, avait bénéficié des pots de vin de la société de marketing ISl, qui a fait faillite en 2001. La chaîne parlait de près de 76 millions d'euros dont aurait bénéficié la CAF. L'homme s'en était alors défendu, arguant que l'entreprise en question, partenaire de la Fifa, en versant cet argent, avait souhaité contribuer à la célébration du 40e anniversaire de la CAF. Il aurait donc reçu à cet effet 15 000 euros de gratification personnelle. Un scandale de trop dans la carrière déjà très agitée de M. Hayatou dont beaucoup estiment qu'en homme averti, il doit pouvoir lire les signes et s'offrir une sortie honorable. Une issue qu'il n'entend pas (malheureusement) envisager. Un coup dur pour Sepp Blatter, qui avait assuré samedi vouloir se représenter lors des élections pour le poste de président de la Fifa prévues pour mai 2015. Y. B.