La Coupe dumonde 2022 ne sera jamais un événement aussi propre. La polémique n'en finit pas de rebondir. Lesmodalités d'attribution de son organisation au Qatar par le comité exécutif de la FIFA, le 2 décembre 2010 à Zurich (Suisse), bouillonnent toujours. Pour faire goûter sa soupe, la presse britannique livre ses ingrédients sur la place publique. Les informations rassemblées dans ce dossier appelé désormais «corruption de la Coupe dumondeQatar-2022», étonnent et inquiètent à la fois. Le football serait-il en train de sombrer et de perdre toute ses valeurs olympiques ? Pour convaincre de ses écrits «Le Sunday Times» précise être en possession demilliers de courriels et d'autres documents attestant de présumés versements d'argent effectués par leQatariMohamed Bin Hammam, alors membre du comité exécutif de la FIFA et radié à vie en 2012 pour corruption», information rapportée par «Jeune Afrique» dans l'une de sa dernière livraison. Les documents montrent que Bin Hammam, qui avait occupé le poste de président de la Confédération asiatique «se servait de caisses noires pour verser des sommes en espèces à des personnalités éminentes du football international afin d'obtenir un soutienmassif à la candidature du Qatar.» La honte. Le journal britannique dénonce lemilliardaire Bin Hammam qui a «versé des pots de vin à hauteur de 200 000 dollars sur des comptes contrôlés par les présidents de 30 Fédérations africaines et a organisé des soirées caritatives en Afrique au cours desquelles, il a également délivré des fonds pour soutenir la candidature du Qatar.» Qui gère, qui contrôle et qui protège ce sport des professionnels de la corruption ? Selon le «Sunday Times», «Bin Hammam aurait aussi versé 1,6 million de dollars sur des comptes appartenant à l'ex-président de la Concacaf Jack Warner, également ex-vice président de la FIFA démissionnaire en juin 2011.» La roulotte refusant de s'arrêter, l'aurait déjà arrosé auparavant de 450 000 dollars versés avant le vote pour désigner le pays organisateur duMondial-2022.» La liste des bénéficiaire est longue, très longue. Rien n'est négligé pour arracher le O.-K. de la FIFA pour l'organisation de la Coupe dumonde auQatar. Plongeant dans les fondsmarines du billet vert «LeDaily Telegraph » fait remonter à la surface, le rôle trouble joué il y a deuxmois par JackWarner, dont sa famille n'a pas été oubliée puisque une autre entreprise du Qatar détenue par Mohamed Bin Hammam a eu l'amabilité de faire don d'une modeste somme de 1,43 million d'euros. Ces nouvelles révélations qui atterrissent à une semaine du congrès de la FIFA, du 9 au 12 juin à Sao Paulo (Brésil), amènent les observateurs à se poser la question suivante : vont-elles peser sur la candidature Joseph Blatter pour un 5emandat. Réaffirmera-t-il son regret d'avoir soutenu l'organisation de la CM du Qatar ? Pas sûr, pensent-ils. Le patron de la FIFA sait manier et arrive toujours à ses fins pour accrocher quelques naïfs afin qu'ils puissent le porter, malgré ses 78 ans, au cinquièmemandat. «Jeune Afrique» rappelant que «Blatter, qui avait voté en faveur de la candidature des Etats-Unis, a reconnu le 16 mai que confier l'organisation du Mondial-2022 au Qatar avait été une erreur», et maintenait que le dossier fume toujours, on n'est pas loin de trouver des pages propres à lire. Les observateurs attendent beaucoup de la justice notamment après que l'ancien procureur américainMichael Garcia, à la tête de la Chambre d'instruction du nouveau comité d'éthique, indépendant de la FIFA, ait annoncé en août 2012, qu'il allait enquêter sur l'attribution des Coupes dumonde 2018 et 2022 afin de distinguer «allégations » et «informations». On apprend qu'une première rencontre devait avoir lieu lundi à Oman entre Garcia et des membres du comité d'organisation qatari. Mais a-t-elle eu lieu notamment à la lumière des nouvelles révélations ? Nous le saurons mais pour l'heure, ce sont «des voix qui se font désormais entendre au Royaume-Uni, pour demander le retrait du Qatar». «JohnWhittingdale, président de la commission parlementaire britannique chargée des Sports, a réclamé l'organisation d'un nouveau vote. L'un des huit viceprésidents de la FIFA, le Nord-Irlandais Jim Boyce, a indiqué à la BBC qu'il serait favorable à cette issue si les accusations de corruption étaient confirmées par la chambre d'instruction.»