À lui tout seul, le groupe «G» est chargé d'histoire. Avec une lutte qui s'annonce sans merci pour arracher la qualif'. Poule de la mort, duel fratricide (vous comprendrez pourquoi d'ailleurs), Brésilien de l'Afrique, Brésiliens de l'Europe, le «soccer» et l'habitué des grands rendez-vous. Le Ghana, le Portugal, les Etats-Unis d'Amérique et l'Allemagne dans l'ordre, tenteront de s'extirper d'un quatuor où Portugais et Allemands partent favoris, où les Ghanéens et les Américains tenteront de contourner tous les scénarios pré-établis et rester en vie. Forte de sont statut de grandissime favori, la «Mannschaft» devra faire attention aux trois pièges. Surtout ceux face aux «Black Stars» et les Lusitaniens. Des retrouvailles aussi parce le Portugal s'est déjà retrouvé sur la route de l'Allemagne lors de l'Euro. Cette dernière avait croisé le fer, en phase de groupe lors du précédent Mondial. En outre, le Ghana et les USA ont animé les huitièmes de finale de l'édition sud-africaine. Cerise sur le gâteau et fait inhabituel, deux frères qui jouent dans deux sélections différentes, Jérôme (Allemagne) et Kevin Prince Boateng (Ghana) en l'occurrence ou l'étrange histoire que nous relatera ce groupe qui promet d'être excitant. Qui peut enrayer la «Mannschaft» ? L'Allemagne (19 phases finales) est une nation incontournable dans le football. Parmi les favoris à chaque édition, finaliste en 2002 et troisième en 2006 et 2010, la sélection teutonne aspire à retrouver le sommet du monde et remporter ce sacre qui la fuit depuis 1990. Une fois de plus, la nation triple championne du monde (1954, 1974, 1990) semble avoir les arguments pour. L'équipe compte pas mal de chiffres mirobolants dans son CV international : 99 matchs en Coupe du Monde et un record qui s'annonce, va donc dépasser le cap des 100 cette année. L'autre performance est ses 222 buts en phase finale de Coupe du Monde. Rien que ça. Une attaque performante qui risque encore une fois de faire des ravages avec des baroudeurs de très haute qualité et des joueurs au potentiel technique indéniable. Passé du Real Madrid à Arsenal, Mesut Özil reste une pièce maîtresse avec l'équipe nationale malgré une saison contrastée avec les Gunners. Souvent comparé à une machine à laver (il rend les ballons plus propres qu'avant de les avoir reçus), l'ancien Madrilène n'est pas juste un passeur. Il est aussi le meilleur buteur de la sélection Allemande lors des qualifications pour la Coupe du Monde (8 buts en 10 matchs). D'autres éléments ont de la qualité à l'instar de Mario Götze, Philipp Lahm, Lukas Podolski ou Mats Hummels. Trouver un point faible à cette équipe d'Allemagne n'est pas du tout évident. Un gardien parmi les meilleurs du monde, une défense de fer, des milieux bourrés de talents et en attaque ... ah oui l'attaque. Le seul véritable avant-centre sur lequel Low va compter c'est Miroslav Klose. Il ne s'agit pas ici de remettre son talent en doute mais ses meilleures années sont clairement derrière lui. Une Coupe du Monde c'est long et si Klose a une baisse de forme, c'est l'attaque allemande qui en subira les conséquences. Cependant, la motivation sera là pour le joueur de la Lazio de Rome. Celui qui est devenu le meilleur buteur de l'histoire de la «Nationalelf» face à l'Arménie le 6 juin dernier aspire à faire chuter Ronaldo, le Brésilien, de son trône. Le 3 juillet 2010, il avait égalé, avec 14 buts en Coupe du Monde, la performance du légendaire Gerd Müller. À un «petit» but du record d'«El fenomeno» (15 buts en phase finale de coupe du monde), c'est la légende qui lui ouvre les bras. Il devrait avoir le temps de faire mieux que de l'égaler parce qu'une longue aventure est promise aux demi-finalistes des deux défuntes éditions. Le Portugal : CR7, Monsieur plus Un autre Ronaldo aussi talentueux et buteur racé. Cristiano de son nom. Il porte la tunique du Portugal qui participera pour la 6e fois au tournoi planétaire. La sélection portugaise s'est qualifiée pour la Coupe du Monde en barrage face à l'équipe de Suède d'un certain Zlatan Ibrahimovic. Mais c'est bien le dernier ballon d'or qui sera au Mondial brésilien. Avec, pour le moment, 49 buts au total, en sélection, CR7, bien que gêné par une blessure à la cuisse et une inflammation au niveau du genou dernièrement, est dans une forme exemplaire et une carrière qui trouve son point culminent. En véritable leader, Ronaldo (111 capes) deviendra d'ailleurs le deuxième joueur le plus capé de l'histoire du Portugal. Le record de Luis Figo devrait bientôt être battu (127 sélections). Le nom de l'ancien fer de lance de Manchester United est lié logiquement à celui de son pays et sa sélection. En réussissant un triplé lors du barrage contre la Suède, Ronaldo a bien montré qu'il était le patron de cette équipe et, qu'à lui tout seul, il était capable de faire basculer un match en faveur de son équipe. C'est un joueur hors normes et il sera sans conteste très attendu au Brésil pour porter le plus haut possible une formation lusitanienne assez bien garnie. Néanmoins, quand on enlève CR7, devant elle perd beaucoup en efficacité. Mardi dernier, il était de retour à la compétition à l'occasion du dernier match de préparation face à l'Eire. Sa présence a fait beaucoup de bien à l'équipe qui n'a marqué qu'un but lors des deux précédentes sorties. Même s'il n'a pas marqué lors des 64 minutes qu'il a passées sur la pelouse, son apport était tel que l'équipe s'est imposée aisément (5/1). Le numéro 7 était impliqué dans 2 des trois buts inscrits par les siens quand il était sur la pelouse. Helder Postiga a pu retrouver le chemin des filets (2buts). Un des hommes forts lors des éliminatoires mais ce joueur aura-t-il assez de poids pour permettre de pallier un petit coup de mou de Ronaldo ? Pas certain. Le risque est bien que cette équipe se repose trop sur un éclair de génie de sa star. Néanmoins, on voit mal comment les poulains de Paulo Bento se contenteront des 3 matchs du premier tour. Le Ghana ou les «Brésiliens d'Afrique» Le parcours du Ghana, qui en est à la troisième participation, va crescendo en CDM. Pour une première participation (2006), ils ont atteint les 8e de finale. Lors de l'édition suivante, les quarts de finale. Avec un appétit qui est grandissant, les «Blacks Stars» devraient donc viser au minimum les demies finales cette année. Un objectif réaliste et réalisable ? Leur parcours en terre sud-africaine peut leur permettre de croire en cet exploit. Avec une troupe qui paraît armée, James Kwesi Appiah a le droit d'aspirer à être, de nouveau, le cheval noir de la compétition. Outre André Ayew, Kevin Prince Boateng sera l'une des clés ghanéennes. La famille de ce dernier aura le cœur qui balance puisque Jérome, qui n'est autre que son frère, sera son adversaire lors de la première rencontre. Un match spécial et un fait comme on en voit rarement. Le parcours du Ghana lors des éliminatoires aura été très honorable avec une seule défaite, 18 buts marqués pour seulement 3 buts encaissés. Les héritiers d'Abedi Pelé (qui délègue deux de ses fils, les Ayew) ont un très bon collectif mais ne comptent pas d'individualités qui pourraient faire la différence dans les grands matchs. Essien est vieillissant, Gyan n'évolue plus dans un championnat majeur et Ayew sort d'une saison plutôt moyenne avec son club et a contracté pas mal de blessures cette saison. Face à l'Allemagne et au Portugal, il va falloir être solide pour essayer de grappiller des points et survivre. Les Etats-Unis, le maillon faible ? Septième phase finale consécutive de Coupe du Monde. Le pays du «soccer» sera dans une nation où le football n'est pas le second sport mais une religion. La meilleure performance des USA reste ces quarts de finale à l'édition de 2002. Pas mal mais cette année, sortir du groupe serait déjà un exploit. Au rayon des stars aux Etats-Unis, il faut plutôt se tourner vers Hollywood Boulevard ! Du coup, on a décidé de se focaliser sur une valeur sûre de cette sélection, Clin Dempsey (105 sélections pour 37 buts). Ok il a passé la trentaine (31 ans) mais il a toujours le sens du but. Après la mise à l'écart de London Donovan (meilleur buteur de l'histoire de sa sélection, avec 53 buts), il sera chargé d'animer l'offensive américaine au Brésil. Avec une moyenne d'âge de plus de 26 ans, l'équipe américaine a plutôt l'air jeune et pourtant cette fameuse jeunesse pourrait bien être son talon d'Achille. Les vieux briscards de cette équipe n'ont plus rien à prouver alors que la jeunesse américaine risque de manquer d'expérience. L'équipe de Jurgen Klinsmann fait clairement figure de maillon faible dans cette poule «G». Cette année, atteindre les huitièmes de finale (élimination face au Ghana), comme en Afrique du Sud, paraît extrêmement difficile. La campagne des coéquipiers de Tim Howard risque de tourner court. Mais après tout, c'est le terrain qui décidera. M. T.