Mohamed Touileb Le plus optimiste des Néerlandais n'aurait pu espérer une pareille revanche. Pour son entame de la compétition les Pays Bas étaient confrontés à la meilleure équipe du monde et -légitimement- l'un des grands favoris du tournoi. Battus par cette même sélection en finale il y a 4 ans et privés du sacre pour la 3e fois de leur histoire (après 1974 et 1978), les coéquipiers de Robin Van Persie tenaient à essuyer une défaite qui leur est restée en travers de la gorge. Face aux Ibériques, la tâche ne paraissait pourtant pas facile puisque tous les pronostics étaient à l'avantage de la sélection espagnole forte de son statut de double championne d'Europe et championne du monde sortante. De quoi laisser présager un match serré. Bizarrement, ce ne fut pas le cas, au moins en deuxième mi-temps, pour la bande à Louis Van Gaal qui, malgré avoir été menée au score, a fini par surclasser le team à Vicente del Bosque et endommager cette machine à gagner. Pas de «Furia», mais plutôt une hémorragie. Arjen Robben et Robin Van Persie, tous les deux auteurs de doublés, à eux seuls ont détruit une défense trop passive. Entre les espaces laissés par la paire centrale Ramos-Piqué, les interventions ratées d'Iker Casillas et l'entre-jeu à court de créativité, les carences étaient impardonnables face à un adversaire sans pitié. «Robben et BatVan» «Super Persie»... les fans du football en général et ceux de l'«Oranje» en particulier ont enflammé la twittosphère et les autres réseaux sociaux avec leurs commentaires. Le superbe but égalisateur de l'avant-centre de Manchester United a été commenté et reconstitué avec des photos-montage où l'on voyait la gâchette mancunienne avec le costume de «Superman». De son côté, l'Espagne a longtemps cherché son héros vendredi soir... en vain. Même «San Iker», dont la série d'invincibilité s'est arrêtée à 477 minutes, n'a rien pu faire. Pire, le portier du Real Madrid a livré l'un des pires matchs de sa carrière internationale. Même l'arrière garde, réputée pour être hermétique, n'a pas tenu le coup. Cinq buts encaissés en un seul match contre 1 seul encaissé en 7 matchs lors de la défunte édition : le contraste est énorme. Une «panne» due aussi à un milieu de terrain qui a soufflé le chaud et le froid. Un premier acte bien maîtrisé et un second où le quatuor Iniesta -Silva-Xavi-Xabi Alonso a perdu son jeu de passes courtes sous le pressing haut et continu des Hollandais. En gros, une véritable contreperformance et une chute brutale pour un groupe qui donnait l'impression d'être intouchable jusqu'à ce que le «Flying Dutsh» (le Néerlandais volant, surnom de Van Persie ndlr) ne le face tomber de son nuage pour placer son équipe à la tête de la poule «B». Ce résultat oblige David Silva et consorts à s'imposer dès le prochain match, prévu dans 3 jours face au Chili (2e, 3pts, +2) tombeur de l'Australie (3-1) : «C'est le sport, nous devons accepter la défaite. C'est un moment très délicat pour nous. Nous devrons trouver des solutions pour battre le Chili», a lâché Vicente del Bosque. Le prochain match ressemblera à un seizième de finale pour son team condamné à l'emporter face à un adversaire pas vraiment facile à manier. Les protégés de LVG (Louis Van Gaal) ont, pour leur part, averti tout le monde après ce coup d'éclat. Les Pays Bas ne viennent jamais en Coupe du Monde pour faire du tourisme. Ça a le mérite d'être clair. M. T.