Pour son baptême de feu au Mondial brésilien, les priorités de la sélection algérienne tournaient autour de la nécessité de mettre en valeur tout ce qui se rapporte au jeu, à la créativité, à l'inspiration et à la vertu naturelle de joueurs qui en ont vraiment les aptitudes et qui éprouvent tout particulièrement le besoin de les étaler. On a toujours pensé qu'il faut que l'équipe d'Algérie puisse un jour ou l'autre s'acquitter d'une mission délicate, devant les grosses cylindrées, si elle veut vraiment prendre une autre dimension et se mettre au devant de la scène internationale. La culture de la compétition se travaille avant la compétition, lors des matchs amicaux et aussi dans l'implication, surtout à un certain niveau d'exigence de certaines contraintes et obligations. Il faudrait donc pour autant se rendre à l'évidence que tout cela impose un mode de fonctionnement compatible avec les stratégies proposées, la touche du coach et la mise en place du dispositif tactique par le technicien. La sélection algérienne peut-elle appréhender son prochain match décisif face à la Corée du Sud autrement ? Quel impact une pareille confrontation peut-elle avoir sur le devenir d'une équipe que certains considèrent toujours en voie de reconstruction ? Si la sélection algérienne s'en est sortie avec une défaite bien ficelée par l'arbitre mexicain Marco Rodriguez, elle peut néanmoins regretter d'avoir subi un peu trop le match et d'avoir manqué de poids et de ne pas oser un peu plus en attaque. Pour leur première sortie depuis leur amère élimination de la Coupe du Monde en 2010 en Afrique du Sud, les Verts ont agréablement surpris par un jeu fluide et direct, basé sur des passes courtes et des retraits millimétrés qui ont provoqués le penalty, exécuté par Sofiane Feghouli à la 24e. Opposés à une solide équipe de Belgique, les Verts ont démontré pour la énième fois que les matchs chocs les inspirent particulièrement, surtout quand ils sont bousculés. Décomplexés, battants et solidaires face à une puissante équipe de Diables Rouges, ils nous ont réconcilié avec le football spectacle et de bonne facture. Avec des attaquants comme Feghouli, Mahrez, Soudani, entre autres, l'entraîneur des Verts ne manquait pas d'arguments pour répondre au rêve des Fennecs pour décrocher leur billet pour le tour suivant. Sauf que l'expérience de la bande à Marc Wilmots, aidée bien sur par l'arbitre mexicain Marco Rodriguez qui a fermé les yeux sur le coup franc sur Feghouli, qui a amené le second but sur une contre attaque, ont fait de la Belgique une équipe redoutable, qui a su où porter un coup fatal quand l'adversaire semblait intouchable. Les Algériens vendront chère leur peau. Ils le savent : une bataille a été perdue, pas la guerre. Quoi que les sceptiques pensent, le passage au second tour n'est pas impossible, il suffit juste de se montrer plus déterminé que l'adversaire lors des deux prochaines joutes face à la Corée du Sud et la Russie, et de trouver une réponse tactique aux inquiétudes provoquées par les errements fatals face à la Belgique, qui est d'un autre calibre. Les Russes qui ont débarqué à Cuiaba n'ambitionnent rien moins que de remporter ce premier match pour mettre tous les atouts de leur côté. Mais ils savent qu'ils sont très attendus sur la pelouse par une équipe coréenne dont l'intention est de décrocher également la qualification. Verdict final, un nul parfait qui correspond aux vœux des Fennecs Dans la discrétion et l'intelligence, le coach n'a pas fait les bons choix et improvisé d'autres pas évidents mais parfaitement devinés. Les seules rares défaillances étaient individuelles, mais est-ce c'est la faute aux joueurs ? De belles surprises sur le plan individuel mais aussi sur le plan collectif et tactique. L'équipe algérienne a pressé haut quand il le fallait et baissé son bloc quand l'adversaire se faisait pressant. Mais jamais elle n'a renoncé à construire grâce à ses latéraux, grâce aussi à l'extraordinaire travail de Sofiane Feghouli et l'assurance de M'bolhi. Il faut dire que les Verts ne traversent pas une bonne période en ce moment avec un manque crucial de temps de jeu chez les joueurs. Ce que nous avons surtout apprécié dans cette équipe et dans le dispositif mis en place par le coach Vahid Halilhodzic, c'est qu'il n'a jamais renoncé au jeu et à l'offensive en première période. Il a d'abord commencé par aligner deux attaquants et même trois avec Hillel Soudani qui, malheureusement, n'a pas été convaincant, il n'a rien pesé sur la défense. Les Algériens ont tenu bon en attendant les deux confrontations qui devraient déterminer le qualifié de ce premier tour, les joueurs en sont conscients et s'attelleront à compliquer la tâche à leurs prochains adversaires. Mais ils sont décidés à se battre jusqu'au bout, ça promet des parties engagées et pleines de suspenses. N. B.