Réduire la facture des importations, qui se chiffre en milliards de dollars, demeure l'un des objectifs fixés par le gouvernement. Aussi le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a-t-il mis en œuvre un plan d'action pour intensifier la production céréalière dans les trois années à venir. «Plus concrètement, ce plan d'action vise à intensifier la production et intégrer la filière», a indiqué hier à l'APS le directeur de la régulation et du développement des produits agricoles au ministère, M. Amar Assabah, pour qui, le ministère «doit prendre toutes les dispositions nécessaires afin que la filière se développe». «La crise alimentaire internationale vécue par l'Algérie en 2008 est toujours là, même s'il y a actuellement une légère baisse des prix des céréales sur le marché international», ajoutera-t-il. S'agissant des mesures prises dans la filière céréale, pour l'irrigation d'appoint, les pouvoirs publics comptent atteindre le seuil de 350 000 ha dans les trois prochaines années contre 30 000 actuellement. Ce plan d'action prévoit aussi le renforcement des travaux de mécanisation, explique ce responsable qui plaide pour que les «exploitations se dotent d'un matériel agricole adéquat». «Il s'agit également d'augmenter en quantité et en qualité la production de semences à travers, notamment, un élargissement de la gamme variétale afin de diminuer le taux de refus des agriculteurs pour certaines variétés proposées jusqu'à maintenant», soutient M. Assabah. Pour la concrétisation de ces mesures, les pouvoirs publics n'ont pas lésiné sur les moyens financiers. Un accompagnement financier pour les agriculteurs, dans le cadre du programme leasing que gère la Banque du développement agricole et rural (BADR), a été assuré par le gouvernement. Les céréaliculteurs, pour mémoire, peuvent accéder au crédit sans intérêt RFIG, soit directement auprès de la BADR et de la Banque nationale d'Algérie (BNA), soit par le biais de leurs coopératives ou groupements. Toutefois, M. Assabah a relevé que la céréaliculture en Algérie est largement dépendante de la pluie. A titre indicatif, la production céréalière de l'Algérie a été marquée en 2008 par une baisse vertigineuse à 21 millions de quintaux lors de la campagne 2007/2008 contre 41 millions de quintaux en 2006/2007. Ce recul de l'ordre de 50%, dû essentiellement à la sécheresse, avait fortement gonflé la facture d'importation des céréales de l'Algérie de quelque 600 millions de dollars. S. B.