Peut-on passer un été sans déguster, ne serait-ce qu'une seule fois, de la crème glacée ? La réponse semble négative, eu égard à la place qu'occupe désormais celle-ci dans les us et coutumes des populations. Dans le monde, et quel que soit l'endroit ou même la religion d'unpays, les glaces sont toujours à l'honneur. Notre pays, qui n'échappe pas à la règle, voit le marché des glaces industrielles augmenter son volume de production d'année en année. Les producteurs spécialisés dans cette activité essayent, un tant soit peu, de pratiquer des prixraisonnables pour booster leurs ventes. L'industrie de la glace a connu, selon les spécialistes en la matière, un boom à partir des années 2000. Longtemps balbutiante, celle-ci a fini ainsi par prendre relativement une place dans le marché des produits de consommation algériens. Preuve en est la vente de cette douceur pratiquement durant toute l'année dans notre pays, contrairement aux années précédentes où elle se trouvait sur les étalages seulement durant l'été. Cette activité, au demeurant commerciale, engendre-t-elle des bénéfices, et crée-t-elle, même d'une manière indirecte, des postes d'emploi ? Si les industriels y trouvent leur compte, il n'en demeure pas moins que les postes d'emploi créés par les entreprises productrices de ces crèmes glacées sont loin d'être nombreux. Et pour cause, des dizaines de postes, voire près d'une centaine (cas des grandes entreprises), existent seulement et uniquement dans une période très limitée dans le temps, à savoir la saison estivale. Pour le reste de l'année, les producteurs se contentent du minimum. «Le plus grand nombre d'employés dans les glaces sont des saisonniers et ne travaillent que durant l'été. Les emplois permanents ne dépassentpas une moyenne de 50», nous a déclaré Karim, employé dans un salon de glace à Bab Ezzouar. En effet, l'Algérien reste, à présent, un petit amateur de glace, comparativement aux Américains et Européens, qui atteignent des niveaux annuels de consommation très importants. Le marché de la glace en Algérie représente une moyenne approximative de 30 millions de litres de crème glacée produite par an, nous a précisé un ancien producteur. Une production faible en comparaison avec certains pays à travers le monde. En effet, un Américain, par exemple, consomme une moyenne de 14 kg de glace par an, contre un peu plus d'un kilo pour l'Algérien. Concernant le chiffre d'affaire généré par cette activité, certains spécialistes disent qu'il est difficile de le calculer. Le motif avancé çà et là a trait à l'existence des producteurs locaux qui commercialisent seulement dans leur région ainsi que les fabricants saisonniers. «Sur la quarantaine de producteurs recensés, seuls trois sont des professionnels dans cette activité», selon un producteur algérois. Cependant, à se référer aux statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, l'Algérie a importé, en 2012, une dizaine de millions de dinars de glaces de consommation. La même source ajoute que l'Espagne vient en tête des fournisseurs avec plus de 10,6 millions de dinars, ce qui représente 70% des achats globales de glaces de l'Algérie. La France vient en deuxième position avec plus de 3 millions de dinars, suivie par les Etats-Unis et l'Italie respectivement avec un million de dinars et 194 000 de dinars durant l'année écoulée. Il est utile d'indiquer également que cette activité est entachée par l'absence des conditions de fabrication de la glace et l'existence des laboratoires d'analyses dans certaines usines. Les opérateurs consciencieux qui associent hygiène et qualité se comptent sur les doigts d'une seule main.... S. B.