Mohamed Rahamani Premier jour de jeûne du mois sacré de Ramadhan à Annaba dont les rues ont été désertées et où la circulation s'est réduite sensiblement dimanche dernier pourtant début de semaine. On aurait dit que la ville s'est plongée dans une profonde léthargie attendant de se réveiller le soir pour reprendre vie. Il faut dire que le soleil tape dur et la température a atteint les 35 degrés. Faim, soif besoin de prendre un café d'en griller une, de siroter un thé ou déguster une glace. On réprime ces caprices et on s'en tient à la prescription religieuse. Un bouleversement des habitudes alimentaires qu'il faudra supporter pour s'adapter aux exigences du mois sacré et ainsi se conformer aux préceptes de l'Islam et vivre pleinement sa religion. Le mouvement, l'animation et l'activité sont du côté des marchés de fruits et légumes où une foule de gens se bouscule pour faire ses commissions. Et bien sûr comme à l'accoutumée, les prix flambent et atteignent des niveaux inabordables pour les couches défavorisées. Courgettes, carottes, poivrons, piments verts, petits pois, oignons, ail, pomme de terre, fines herbes, pois chiche, diouls etc... ont vu leur prix augmenter sensiblement, des majorations de l'ordre de 20 à 40% parfois. Pour la viande rouge, bovine ou ovine le prix est le même, celui-ci trône et caracole en tête avec 1 400 DA le kilogramme. Ce qui réduit la marge de manœuvre de la ménagère qui doit équilibrer son maigre budget de sorte à pouvoir s'en sortir sans trop de casse. Ce qui n'est pas évident quand on est tenu en respect par ces prix qui, curieusement n'augmentent que pendant le mois dit de piété, de solidarité et de compassion. Côté solidarité, c'est surtout l'Etat à travers ses institutions qui a apporté la plus grosse contribution directe et les affaires religieuses qui ont mis à la disposition des familles nécessiteuses près de 40 000 couffins d'une valeur de 3 000 à 3 500 DA, ce qui leur permettra de tenir au moins la première semaine du Ramadhan. Des associations ont contribué dans une moindre proportion à cet effort de solidarité en collectant des produits alimentaires et en les redistribuant. Le Croissant-Rouge algérien (CRA) a ouvert 18 restaurants qui serviront gratuitement des repas pour l'iftar dans une dizaine de communes. Premier jour donc, premières petites misères, premiers tracas du couffin avec ces prix prohibitifs, premiers bouleversements de la vie quotidienne, mais tout cela s'en ira dans quelques jours et le nouveau rythme prendra le dessus, en attendant l'Aïd El Fitr. M. R.