Au premier jour du mois sacré de Ramadhan et en dépit des quantités importantes qui approvisionnent le marché de gros, les prix des produits alimentaires flambent à Laghouat. La pomme de terre, les tomates, les carottes, les poivrons ont doublé. " C'est inadmissible ", s'indigne une ménagère qui fait ses comptes : le kilo de pomme de terre, normalement aux alentours de 25 DA, a atteint aujourd'hui les 50 DA. Tomates, carottes et poivrons sont cédés respectivement à 80, 70 et 85 DA le kilo. Les haricots verts sont cotés à 120 DA, alors que la courgette est proposée à 90 DA/kg. Les aubergines sont à 65 DA, alors que l'oignon se négocie entre 40 et 42 DA. La salade verte est vendue à 100 DA, les betteraves à 55 DA, alors que l'ail dépasse les 400 DA/kg. Pour cet ancien commerçant, l'augmentation des prix est due " au comportement compulsif des consommateurs durant ce mois sacré. Ils contribuent à la hausse". Même constat aux étals de bouchers où subitement les valeurs ont augmenté pour atteindre des prix prohibitifs. La viande d'agneau étant à plus de 960 DA/kg et le poulet dépasse la barre de 370 DA/kg. Les abats comme le foie et le cœur sont introuvables dans l'après-midi. " Il faut les commander la veille ", nous dit un boucher, qui souligne que " les gens aisés peuvent se permettre 1 à 2 kg de viande par jour. Les autres, la grande majorité, se contentent de 300 DA de viande hachée, car steaks et entrecôtes atteignent 1 200 DA/kg. Une tendance haussière qui affecte également les ingrédients indispensables aux plats, tel le " fric " cédé à 250 DA/kg contre 150 DA, il y a quelques jours à peine. Au rayon des fruits et légumes, les étals sont à moitié déserts et les prix dépassent tout entendement. C'est le cas notamment des dattes dont el coût varie entre 350 (variétés ghars " et 500 DA (Deghlet Nour), le raisin coûte entre 120 et 135 DA, les pastèques entre 45 et 50 DA/kg. Un retraité n'omettra pas de dénoncer " une situation intenable qui fait mal au cœur des citoyens ne sachant comment remplir leur couffin", et s'interroge sur la validité du carême observé par les commerçants. Pourtant, le marché a été bien huilé, vu les quantités considérables qui ont été mises sur le marché de Laghouat pour stabiliser les prix. Le diktat des spéculations à bel et bien eu lieu. Au nez de l'abondance.