Deux matchs et deux scénarios fous ! Dimanche, il ne fallait pas se lever du canapé avant le coup de sifflet final. «Renversante», c'est le mot pour qualifier les deux affiches ayant opposé les Pays-Bas au Mexique et le Costa Rica à la Grèce. Néerlandais et Costariciens ont composté leurs tickets et se rencontreront en quarts de finale le 5 juillet prochain. Retour sur ce choc et ce duel au soleil En promenade de santé lors du premier tour, les «Oranje» ont dû puiser dans leur jus pour venir à bout d'une sélection Aztèque qui a pourtant tenu jusqu'aux ultimes minutes. Les Mexicains étaient tout près de créer l'exploit et éliminer les finalistes de la dernière édition. En face, et après avoir subi les assauts de la «Verde» en première mi-temps, les joueurs de Louis Van Gaal ont su trouver les ressources nécessaires pour revenir dans la partie et répondre à l'ouverture du score signée Giovani Dos Santos (48'). Les deux sélections ont marqué la plupart de leurs buts dans le tournoi en seconde mi-temps et la physionomie de ce match est venue confirmer cette tendance. Le «turn-over» duquel ont bénéficié les Hollandais, lors du troisième match du premier tour, s'est avéré salvateur. La fraîcheur physique a fait la différence tout comme les changements opérés par Louis Van Gaal. L'entrée de Klaas-Jan Huntelaar, à la place de Robin Van Persie, a été décisive. L'attaquant de Schalke 04 était derrière la remise de la tête pour Wesley Shnejder sur le but égalisateur (88') et c'est lui aussi qui a transformé le pénalty (très contestable) obtenu par le virevoltant Arjen Robben dans les derniers instants du match, lorsque tout le monde attendait les prolongations. À propos de cette sentence, le joueur du Bayern Munich reconnaîtra : «En première période, j'ai plongé alors qu'il n'y avait pas faute sur moi. C'est stupide, je ne devrais pas faire ça. Mais ensuite, en toute fin de match, il y avait bien faute sur moi.» Par ailleurs, il faut reconnaître que lors du premier acte, l'ailier aurait dû bénéficier d'un penalty suite à une faute dans la surface. Un contact entre Robben et Hector Morena qui a obligé le défenseur de la «Tri» à quitter ses partenaires. Le défenseur de l'Espagnole Barcelone souffre d'une fracture du tibia. De son côté, Van Gaal, qui avait profité du «cooling break» (pause hydratation) pour changer de dispositif tactique, ne s'est pas trop attardé sur ce fait de jeu préférant retenir la globalité de la prestation de son équipe : «Je crois que les joueurs ont montré qu'ils avaient la foi jusqu'au bout du bout. On ne serait pas passés sans ça. Mais dans les dernières minutes, nous avons été plus en forme, plus frais que les Mexicains. Mes joueurs avaient la foi, mais ils étaient aussi physiquement préparés à jouer ce match», a déclaré le prochain entraîneur de Manchester United. Son homologue mexicain quant à lui était très remonté contre l'arbitrage du portugais Pedro Proença : «La raison principale de notre élimination est liée à ce monsieur avec un sifflet (l'arbitre portugais Pedro Proença ndlr). Il nous a éliminés du Mondial. Sur le premier but, il y a un manque d'attention de notre part, mais ensuite, il invente une faute, il invente un penalty décisif et on quitte le Mondial sur ce penalty tendancieux. J'espère que la commission des arbitres verra tout cela et enverra (Proença) à la maison, tout comme nous», a lâché le flegmatique Miguel Herrera. Cependant, son équipe a été aussi victime de son manque d'expérience comme il l'a révélé : «Je pense que nous avons plus couru parce que nous leur avons laissé la possession de balle. Nous aurions dû emmener le ballon au poteau de corner. Il nous a manqué un peu d'expérience.» Ce facteur n'a certes pas pesé dans l'autre match joué un peu plus tard dans la soirée entre la Grèce et le Costa Rica, invités surprise de ce tour, car c'est le courage des «Ticos» qui a fini par payer. Le paquebot grec échoue sur le Costa Rica Et pourtant ! On croyait que l'expulsion d'Óscar Duarte à la 6e minute allait leur être fatale. Les Costariciens ont fini par emmener la Grèce jusqu‘à la série des tirs au but qu'ils ont remportée 5 t.a.b 3. Avant d'en arriver-là, les «Latinos» ont réussi à ouvrir la marque par l'intermédiaire de Bryan Ruiz après le retour des vestiaires (52'). La première période n'était pas vraiment spectaculaire car avare en buts et d'occasions au point même de provoquer des sifflets du public présent dans l'enceinte de Belo Horinzonte. Côté Grec, les assauts se sont multipliés pour essayer de revenir à la marque. Comme face à la Côte d'Ivoire, les champions d'Europe ont fini par trouver la brèche dans les arrêts de jeu grâce à l'opportuniste Papastathopoulos (90' +1). Une égalisation qui pendait au nez des Costariciens. N'empêche ces derniers ont pu compter sur leur excellent portier Keylor Navas. Très en vue, le dernier rempart du Costa a commencé par dévier, à bout portant, la reprise de Salpingidis (38'). Ensuite, il s'est interposé sur un centre dangereux de Samaras (71') alors que son équipe, réduite à dix, était acculée puis en se jetant devant les pieds de Mitroglou dans la surface de but (87'). Plus de 330 minutes sans voir ses filets trembler... jusqu'à ce but égalisateur. Mais Navas n'a pas sombré. Puisque, juste avant la fin du temps réglementaire, il a empêché la défaite des siens grâce à une parade «monstrueuse» sur une tête puissante de Mitroglou. Puis, face à ce même Mitroglou, son tête-à-tête victorieux (120') au bout de la prolongation a permis de maintenir la tête des siens hors de l'eau. Lors des tirs au but s'est Gekas qui s'est heurté à Navas qui aura grandement contribué à cette qualification historique pour son pays : «Il faut féliciter leur gardien, pour moi il est l'homme du match. Le Costa Rica est une équipe remarquablement organisée, mais ce sera difficile pour eux, parce qu'ils ne sont plus une surprise. Et ils commencent à fatiguer. Quand la fatigue arrive, les grands joueurs font les différences. Je pense que ce sera dur pour le Costa Rica», a reconnu le driver de la sélection hélène, Fernando Santos, avant de regretter les occasions manquées par ses joueurs notamment ce contre (5 contre 2) à la 116e minute mal exploité par Mitroglu : «L'égalisation était méritée, mais ensuite nous n'avons pas bien utilisé la prolongation. Bien sûr mes joueurs étaient très fatigués, ils étaient pressés d'en finir, ils ont perdu un peu de lucidité. On s'est un peu précipité en prolongation.» Plus heureux et moins frustré par l'issue du match, le sélectionneur du Costa Rica, Jorge luis Pinto, a salué la prestation courageuse des siens en déclarant : «On pense à tout dans ces moments-là. Je veux exprimer ma reconnaissance à mes joueurs. On avait tellement de foi. On avait confiance en nos tireurs et en notre fantastique gardien. Face à la Grèce, ça n'était pas facile. On savait que ça serait compliqué. On a proposé des choses quand on était à 11. Après, ça a été dur. Certains joueurs étaient très fatigués, mais on ne pouvait pas leur demander plus.» Ce qui est certain, c'est que dans 4 jours face aux Pays-Bas, il faudra plus que du courage pour son équipe. Le manque d'expérience est ce qu'il redoute le plus face à un ténor du football universel. Il le sait d'ailleurs très bien mais croit légitimement dur comme fer en un éventuel exploit : «On est ambitieux, on veut grandir. On va affronter une équipe extraordinaire, mais on est heureux de le faire. Je ne sais pas jusqu'où on peut aller. Nous respectons les Pays-Bas mais on veut gagner. On va tout donner, c'est un moment qui ne revient pas souvent dans une vie. On sait qu'ils ont une équipe de classe mondiale, donc, il faudra donner le maximum.» Une affiche aussi inédite que prometteuse. M. T. Pays-Bas-Mexique : première pause hydratation officielle La première pause hydratation officielle du Mondial-2014 au Brésil, pour cause de grande chaleur, est survenue à la demi-heure de jeu de Pays-Bas-Mexique (2-1) dimanche, en 8es de finale. La Fifa a prévu des pauses de trois minutes aux 30' et 60' minutes des matchs, lorsque la température dépasse 32 degrés, la décision restant à la discrétion de l'arbitre. Certains commentateurs faisaient état d'une température de 38°C au coup d'envoi (13h locale, 17h algérienne) du match à Fortaleza, au nord-est du pays. C'est la première pause hydratation officielle. À Manaus, le 22 juin, dans la touffeur de l'Amazonie, l'arbitre avait profité d'un arrêt de jeu pour autoriser de façon informelle les joueurs de Portugal - Etats-Unis (2-2) à s'hydrater.