Cette fois, les Brésiliens ont vraiment du souci à se faire. Après avoir décroché -laborieusement- leur qualification face au Chili en huitièmes de finale, les «Auriverde» devront se défaire de la surprenante sélection colombienne demain après- midi, à partir de 21h00, du côté de l'Estádio Castelão (Fortaleza). Un adversaire redoutable qui pourrait poser d'énormes problèmes à la «Seleçao» dont le rendement n'a pas été rassurant jusque là Le Brésil ne pouvait pas tomber sur pire. Même si les cartes de visites ne sont pas les mêmes, les parcours dans cette 20e édition de Coupe du Monde penchent en la faveur des «Cafeteros» qui ont remporté leurs 4 matchs disputés depuis le début du tournoi inscrivant 11 buts et n'en concédant que 2. En face, la troupe à Luiz Felipe Scolari connaît une aventure plutôt tumultueuse comme le climat social qui prévaut au pays. Beaucoup d'attentes et un rendement parfois trop juste et à la limite de l'acceptable pour une équipe habituée pourtant à faire le spectacle. Pour l'instant, les résultats viennent camoufler les prestations mi-figue mi-raisin produites par Neymar et Consorts. Le joueur du FC Barcelone, touché à la cuisse face au Chili et qui n'a repris l'entrainement qu'hier, sera très attendu pour ce match capital face à James Rodriguez & cie. Un match dans le match entre les deux «numéro 10» qui ont brillé durant les précédentes rencontres. Certes, le plus en vue était James Rodriguez élu meilleur joueur de la phase de poules. Le Monégasque (5 buts et 2 passes décisives) a marqué au moins une fois lors des 4 précédentes sorties de sa sélection dont deux réalisations à l'occasion des huitième de finale gagné face à l'Uruguay (2-0). En face, Neymar essaye tant bien que mal de tirer le Brésil, qui disputera son sixième quart de finale de suite, à bout de bras. La pression sur le jeune attaquant de 23 ans est énorme, mais pour l'instant il la supporte comme il le peut. Son entraîneur a même loué le sens de responsabilité chez Neymar malgré son jeune âge en déclarant : «Ça ne me surprend pas de le voir tirer l'équipe vers le haut, c'est un excellent joueur, l'un des meilleurs au monde et on est content de pouvoir compter sur lui dans les moments difficiles.» Cependant, Luiz Felipe Scolari ne s'est pas montré tendre avec son réel capitaine Thiago Silva à qui il reproche «un manque de leadership», selon certains médias locaux. En effet, ces derniers laissent croire que l'entraîneur de la sélection, quintuple champion du monde, est déçu par les performances sportives et du manque d'implication du défenseur parisien dans son rôle de capitaine. Une «bombe» lâchée à quelques heures de ce match décisif face à la troupe à José Pekerman. Cette information risque de perturber la vie d'un groupe trop fragile émotionnellement. Solidaires, mais souvent rattrapés et plombés par l'enjeu qui va au-delà de l'aspect sportif de ce Mondial, les détenteurs de la Coupe des Confédérations 2013 se retrouvent à jouer sur une véritable poudrière. Bourrée de talent, la «Fiebre Amarilla» pourrait leur mener la vie dure : «Ce n'est jamais facile de jouer face au pays hôte, surtout quand il s'agit d'un quart de finale de Coupe du Monde. On a toujours répondu présents et on essayera d'aller encore plus loin», a déclaré Pekerman. La Colombie, qui atteint ce stade de la compétition pour la première fois de son histoire (contre 16 quarts de finale joués pour leur adversaire), a littéralement éclaboussé le tournoi de son talent. Certains spécialistes voient même en elle un véritable outsider. Les Cuadrado (actuel meilleur passeur du Mondial avec 5 offrandes), Zúñiga, et Martínez ne comptent pas s'arrêter là : «Nous sommes venus ici pour aller le plus loin possible. Si on joue notre football on sait qu'on fera mal et contre n'importe qui», a lancé Cuadrado. Une déclaration qui laisse prévoir une lutte acharnée pour ce billet qui offre le privilège de figurer dans un carré d'as qui fait saliver. M. T.