Surmonter la crise financière, freiner le chômage qui a atteint le pic alarmant de 7,2% et relancer l'économie américaine font partie des lourds dossiers auxquels devra s'attaquer le nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama, qui prendra officiellement les rênes de la présidence américaine aujourd'hui. Ainsi, après la fête de l'investiture prévue lors d'une cérémonie grandiose, le 44ème président des Etats-Unis signera la fin du temps des promesses faites lors de sa campagne électorale. Il sera confronté à la dure réalité de sa fonction, d'autant qu'il est fortement attendu sur plusieurs dossiers complexes, particulièrement celui de la crise économique qui a plongé de nombreux secteurs en Amérique et à travers de nombreux pays dans la récession. Obama et son équipe ont donc du pain sur la planche. Car il s'agit de proposer des solutions efficaces à la pire crise économique qu'ait connue le monde depuis 1930. La couleur est déjà donnée concernant la nature des outils à mettre en place pour sortir les Etats-Unis des griffes de la crise. En effet, avant même de s'installer à Washington, les membres de l'administration Obama ont annoncé une «loi de relance et de réinvestissement américains pour 2009». Le document en question a été présenté la semaine dernière. Le montant consacré à ce projet est de l'ordre de 825 milliards de dollars, répartis comme suit : 275 milliards pour les allègements fiscaux et 550 milliards pour les investissements. «Si rien n'est fait et que nous poursuivons sur la même voie, cette récession pourrait persister des années», a averti Barack Obama, vendredi dernier, à quatre jours de son investiture. Une manière de faire la promotion du plan de relance à Bedford Heights. Avant même d'occuper les locaux de la Maison-Blanche, le successeur de Bush s'était rendu la semaine dernière au Capitole pour convaincre les parlementaires quant à l'efficacité de ce plan. Un plan à travers lequel l'équipe Obama compte créer, selon une étude publiée la semaine dernière par la future présidente du Conseil des conseillers économiques, Christina Romer, 678 000 emplois dans le secteur du BTP, 408 000 dans l'industrie manufacturière, 604 000 dans le commerce de détail et 499 000 dans le secteur des loisirs. Réagissant à ce plan, les parlementaires ont souhaité la mise en place de garde-fous. Et ce, après avoir constaté que la première partie du plan de sauvetage du secteur de la finance de 700 milliards de dollars voté en octobre par le Congrès, c'est-à-dire 350 milliards de dollars, a échappé au contrôle de l'administration. Sur un autre plan, Obama est attendu dans le règlement et la conclusion de certains accords internationaux qui «traînent» depuis quelques années. C'est le cas, à titre illustratif, des négociations de l'Organisation mondiale du commerce sur la libération du commerce mondial dans le cadre du cycle de Doha. Hier, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a demandé à Barack Obama d'œuvrer à la conclusion de ces négociations, lesquelles furent lancées, pour rappel, à Doha en 2001 mais sont toujours dans l'impasse. «Je pense qu'Obama devrait faire quelque chose pour un accord à l'OMC. Nous étions à un millimètre d'un accord», a affirmé hier le président brésilien. S. I.