Le 44ème président américain, Barack Obama, aura de lourdes charges à son actif particulièrement sur le plan économique en raison de la crise financière internationale, la plus grave que traversent les Etats-Unis et le monde depuis celle de 1929. Le successeur de George William Bush va, en effet, hériter d'une situation économique extrêmement difficile. Ainsi, avant même de prendre ses fonctions à la Maison-Blanche le 20 janvier 2009, M. Obama va devoir expliquer dans un premier temps comment il compte relancer l'économie du pays et composer avec un déficit public proche de 500 milliards de dollars. Et ce, d'autant que tous les indicateurs sont au rouge. Le taux de chômage atteint 6,1% et les prévisions pour l'an prochain sont pessimistes. Les consommateurs sont également fortement affectés par les conséquences de cette crise financière venue s'agripper à la crise immobilière qui n'est pas terminée. Aussi, les comptes de l'assurance-santé et de l'assurance-vieillesse sont plombés. Tous ces dossiers résument la complexité de la tâche d'Obama sur le plan économique et les attentes exprimées sur les plans interne et externe. D'ailleurs, les experts et les analystes l'ont souligné hier. Les dirigeants européens et la presse américaine ont également relevé la lourdeur de la responsabilité d'Obama dont la campagne a eu lieu en pleine débâcle des marchés financiers et l'élection est intervenue à 10 jours d'un sommet du G20 à Washington. Un sommet dont les Européens espèrent qu'il jettera les bases d'une refonte du système financier international. Pour le New York Times, «M. Obama devra agir vite pour imposer de la cohérence et de la transparence» dans la mise en œuvre du plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars de l'administration Bush. Le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, dont le pays est traditionnellement en Europe le plus proche des Etats-Unis, a, pour sa part, proposé à Obama de démontrer ensemble que les gouvernements peuvent «aider équitablement les gens à traverser ces temps difficiles pour l'économie mondiale». «Nous devons transformer la crise actuelle en occasion. Nous avons besoin d'un new deal pour un nouveau monde. J'espère sincèrement que, sous la direction du président Obama, les Etats-Unis joindront leurs forces à l'Europe pour mener à ce new deal», a déclaré le président de la Commission européenne. Pour Moscou, il y a aujourd'hui nécessité d'une réforme en profondeur du système financier mondial. «Il ne faut pas se faire d'illusions, la crise économique est encore loin d'être terminée», a déclaré hier le président russe Dmitri Medvedev au cours de son premier discours à la nation : «Nous devons réformer radicalement les systèmes politiques et économiques. La Russie, quoi qu'il arrive, va insister sur ce point.» «Nous espérons que ce renouveau nous apportera des solutions plus constructives pour faire face aux nouveaux défis, dont la crise financière», a-t-il ajouté. Sur le plan interne, on s'interroge sur la capacité d'Obama à tenir son engagement à réduire la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis des importations de pétrole. Faut-il le rappeler, durant sa campagne, M. Obama a insisté sur la nécessité pour l'Amérique, premier consommateur et premier importateur de pétrole au monde, de réduire ses importations de brut, notamment celles en provenance du Moyen-Orient. Il avait affirmé que les Etats-Unis devaient réduire leur consommation d'énergie par la mise en service de véhicules consommant moins ou fonctionnant avec des carburants autres que les hydrocarbures. S. I.