Samedi 24 janvier, le nouveau président des Etats-Unis annonçait l'accord conclu entre les deux partis siégeant au Congrès, en vue de mettre en œuvre au plus tard, au bout d'un mois, le plan de relance qu'il a proposé afin de sortir le pays du marasme dans lequel il est plongé. Barack Obama a déclaré, hier, qu'il espérait mettre en œuvre ce plan de relance de l'économie américaine, doté d'une enveloppe de 825 milliards de dollars, avant un mois, ajoutant à cette occasion qu'il avait une confiance absolue dans la capacité des USA à sortir de l'actuelle crise encore plus prospères qu'auparavant, même s'il pense que les problèmes économiques n'allaient pas trouver de solution rapide. Par la même occasion, il a fait appel au civisme, aux valeurs traditionnelles de solidarité et d'entraide pour refonder l'Amérique, loin des déchirements partisans. Obama fait ainsi appel à la fibre patriotique des Américains qui doivent, toutes affaires cessantes, pactiser afin de résorber le spectre de la récession. Au cours de la même journée d'hier, le Président fraîchement élu devait s'entretenir avec son équipe économique sur les priorités budgétaires du nouveau gouvernement. L'intervention de Barack Obama d'hier ferme mais modérément optimiste est intervenue dans un contexte économique où le chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis 26 ans, soit depuis 1982. Le ministère du Travail vient d'annoncer que le nombre des premiers chômeurs inscrits au cours de la semaine du 11 au 17 janvier a atteint les 589 000. Au cours de 2008, l'économie américaine a perdu 2,6 millions d'emplois, pour atteindre un taux de chômage 7,2%, le plus élevé depuis 16 ans. La plupart des indices sont au rouge, et principalement celui de la construction qui a 15,5% entre novembre et décembre, selon le ministère du Commerce. À ce titre, les dégâts de la crise des subprimes ne sont pas encore tout à fait résorbés sur le secteur le plus concerné, celui de l'habitat. Et comme un malheur ne vient jamais seul, l'industrie automobile américaine, qui constitue la locomotive de l'économie américaine, se trouve au plus mal avec les trois géants de Détroit — Chrysler, General Motors et Ford — et dans le plus grand besoin du soutien étatique. L'effet d'entraînement négatif sur l'industrie sidérurgique est important aussi. Barack Obama a prévenu que si rien n'est fait pour endiguer la crise multiforme qui touche les USA, le taux de chômage risque d'atteindre un taux à deux chiffres, ajoutant par ailleurs que son plan de relance, qui vise à stimuler de vastes secteurs de l'économie, devra créer entre 3 et 4 millions d'emplois, et ainsi revitaliser l'économie US. Selon lui, “il s'agit d'investir dans nos toutes premières priorités comme l'énergie, l'éducation et la santé, ainsi que de nouvelles infrastructures nécessaires pour que nous restions forts et compétitifs au cours du XXIe siècle”. Ce projet intitulé Plan américain de reprise et de réinvestissement veut doubler la production d'énergie renouvelable, issue du solaire, de l'éolien et des biocarburants en 3 ans. Le même projet prévoit de rénover le réseau électrique avec la pose de près de 5 000 km de lignes, de remettre à neuf l'infrastructure du pays et de rénover 10 000 écoles, tout en garantissant l'accès à Internet haut débit à des millions d'Américains. Si ses alliés démocrates au Congrès sont favorables à ce programme, les républicains émettent des réserves, prétextant la possibilité de voir s'aggraver le déficit budgétaire américain, qui devrait, selon l'Office du budget, atteindre en 2009 1 100 milliards de dollars. Mais Barack Obama pense faire la chasse au gaspillage et à l'inefficacité des dépenses superflues, prêchant la transparence dans toutes les actions du gouvernement, en autorisant l'accès à un site expressément dédié à son programme, “afin que chaque Américain voie comment nous avons dépensé les dollars des contribuables”, affirme le nouveau président des USA. Synthèse R. E.