Au 14e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le bilan global depuis le début des attaques, le 8 juillet dernier, a atteint, hier en fin d'après-midi, 552 morts dont plus de 100 enfants, et 3 265 blessés. Pour la seule journée d'hier, ce sont 87 morts qui ont été dénombrés après les raids de l'aviation et les pilonnages de la marine, l'artillerie, les chars et l'infanterie israéliennes dont une famille de 8 personnes et beaucoup d'enfants surpris dans la rue par les bombes. Toutefois, les combattants palestiniens ont réussi à marquer des points, même si les pertes de leur côté restent bien plus importantes. Dimanche dernier a été la journée qui aura le plus marqué l'armée israélienne depuis la guerre du Liban, en 2006. Un groupe des forces spéciales israéliennes a été accroché par des combattants palestiniens dans le quartier de E'choujâïa, dans la banlieue Est de la ville de Ghaza : bilan 13 morts parmi les soldats d'élite. Ce bilan fera l'effet d'une bombe aussi bien au sein de l'armée que de l'opinion publique israéliennes. D'autant plus qu'il risque de s'alourdir, l'attaque israélienne étant toujours en cours et les combattants palestiniens continuant à opposer une résistance farouche à l'occupant. «Nous devons être forts lors d'une journée aussi dure, mais l'être aussi pour les jours du même genre qui apparemment ne manqueront de survenir», dira le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, à l'adresse de l'opinion publique israélienne. «Il s'agit d'une guérilla. Ceux qui pensaient que l'armée israélienne allait parader dans Ghaza se sont trompés. Ce qui ressemblait à un jeu vidéo lorsque notre aviation attaquait des cibles pointées dans un viseur est fini. Nous avons affaire désormais à une guerre où il faut tuer ou être tué», souligne Alex Fishman, dans le quotidien Yédiot Aharonot. Les Palestiniens vont faire de la bataille de E'choujâïa, qui porte bien son nom, leur «Stalingrad», ajoute l'analyste militaire. En effet, l'agression de Ghaza a eu le résultat contraire de celui escompté par Israël : diviser les rangs des Palestiniens pour les détruire plus facilement et plus rapidement. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a reçu, hier à sa résidence à Doha, le président du bureau politique du mouvement Hamas, Khaled Machaâl. Les deux responsables ont discuté de la situation à Ghaza et se sont accordés sur la nécessité de poursuivre les efforts, avec l'aide de l'Egypte et des autres pays amis, pour parvenir à l'arrêt immédiat de l'agression israélienne. Sur le plan international, le Conseil de sécurité a tenu, la nuit de dimanche, une réunion d'urgence d'où rien n'est sorti si ce n'est une déclaration faisant part de son inquiétude et appelant à un cessez-le-feu immédiat, déclaration faite au moment où l'armée israélienne, ignorant tout et tous poursuivait son ethnocide. «Ce n'est pas le moment de parler d'une trêve», dira pour toute réponse le ministre israélien des Communications, qui est membre du cabinet restreint. À Doha, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que Ghaza était une «plaie ouverte [...]. Nous devons faire cesser désormais le bain de sang». Il doit se rendre au Koweït, en Egypte, en Israël, dans les territoires occupés et en Jordanie au cours de la semaine. H. G.