Face à la démission internationale et sûr de l'impunité, Israël est en train de transformer la bande de Ghaza en un immense mouroir et un champ de pierres. Descendant plus profondément au coeur de la bande de Ghaza, l'armée israélienne a fait pour la première fois hier une incursion dans la ville de Ghaza où des affrontements ont eu lieu avec des hommes armés, faisant quatre morts du côté palestinien qui viennent s'ajouter aux 30 morts, dont un enfant, comptabilisés jeudi et vendredi. C'est ainsi que des dizaines de chars ont pénétré dans la principale ville de la bande de Ghaza atteignant à l'aube les quartiers périphériques de Choujaïâ et de Zeitoun, indiquent des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes. Dans cette nouvelle agression, les blindés sont couverts par des hélicoptères de combat au moment où des drones lançaient des missiles qui ont tué, selon un premier bilan, quatre Palestiniens. Axant tous ses efforts sur la force et la seule puissance de feu de son armée, Israël compte ainsi retrouver vivant (?) le soldat capturé le 25 juin dernier, quitte à détruire la bande de Ghaza pour ce faire et à remuer pierre par pierre un territoire devenu un champ de destruction pour l'armée d'occupation israélienne. Mais cela ne garantit en aucune manière le retour du caporal Shalit. De fait, dans un communiqué diffusé hier, le mouvement Hamas met en garde Israël en indiquant que «le gouvernement israélien se trompe en croyant que les massacres sionistes commis contre notre peuple vont contribuer à la restitution de son soldat enlevé» et d'expliquer que «le cas du soldat enlevé devient plus compliqué qu´auparavant et la poursuite des crimes sionistes n´entraînera que davantage de durcissement côté palestinien». Avertissant Israël, le mouvement islamiste ajoute: «La (...) recherche d´un compromis acceptable pour toutes les parties pourraient ne plus être d´actualité dans les prochains heures et jours». En Israël, des fissures apparaissent dans le consensus entre jusqu'au-boutistes et ceux prêts au compromis. Ainsi, le ministre de l'Intérieur israélien, Roni Bar, a affirmé hier qu'Israël refusait de «négocier avec le Hamas» et qu´il n´y aurait pas de «libération» de prisonniers palestiniens au moment où son homologue de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, plus nuancé, n'a pas écarté l'éventualité d'un échange Gilad Shalit contre des prisonniers palestiniens en déclarant vendredi que «si Israël doit libérer des prisonniers pour ramener son soldat, il le fera. Nous l´avons fait dans le passé pour récupérer des ressortissants enlevés et en échange d´une période d´accalmie». Par ailleurs, le Hamas a porté des critiques contre l'administration américaine l'accusant d'avoir donné le «feu vert» à Israël dans son entreprise de destruction du territoire de Ghaza indiquant que Washington a «donné son feu vert à l´entité sioniste pour lancer son agression et ses crimes», et le communiqué du Hamas de souligner: «Nous faisons porter à l´administration américaine la responsabilité du sang qui a coulé et des vies qui ont été fauchées». Pour sa part, le président Mahmoud Abbas continue à en appeler à la «communauté internationale» qui n'a pas bougé le petit doigt pour faire cesser la campagne de terreur israélienne à Ghaza. M.Abbas a déclaré que «le monde doit faire cesser cette agression et cette invasion inhumaine pour que nos efforts puissent aboutir», allusion aux négociations en cours pour faire libérer le soldat israélien affirmant: «Nous travaillons avec des parties arabes, notamment l´Egypte, pour que le soldat soit rendu à sa famille. La poursuite de l´agression israélienne en ce moment entrave ces efforts». De Berlin où il se trouve pour suivre la finale de la coupe du monde de football, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui n'a toujours pas condamné Israël pour la démesure dans ses représailles contre le peuple palestinien, a appelé hier «(...) à nouveau à un arrêt immédiat de l´usage disproportionné de la force par Israël, qui a déjà tué et blessé de nombreux civils, à la libération du caporal de l´armée israélienne Gilad Shalit, et à la fin des tirs de roquette à l´encontre d´Israël» dans un communiqué rendu public hier à New York. M.Annan, a estimé que «ces mesures sont un préalable indispensable pour désamorcer les tensions qui, chaque jour, s´aggravent». Le secrétaire général de l'ONU a d'autre part appelé les Israéliens et les Palestiniens «à veiller constamment à épargner les populations civiles et à s´abstenir de toute attaque qui pourrait causer la perte de vies et de biens civils» mettant sur le même pied l'occupant et l'agresseur israélien et le peuple palestinien qui n'a que son courage pour faire face à l'oppression israélienne quand la «communauté internationale» a démissionné de ses responsabilités dans le dossier israélo-palestinien devant l'arrogance de l'Etat hébreu, fort de l'impunité du fait de la protection que lui prodigue la première puissance mondiale, les Etats-Unis qui couvrent, et ont couvert, ses crimes contre la Palestine et les Palestiniens.