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Hyper présence française, discrétion algérienne
Des Algériens sont morts, le crash du MD 83 a eu lieu aux frontières
Publié dans La Tribune le 27 - 07 - 2014

Dans l'attente du décryptage des secrets des deux boîtes noires du MD 83 affrété par Air Algérie sur la ligne Ouagadougou-Alger, et qui s'est crashé au Mali, non loin de la frontière burkinabée, bien des questions se posent sur la façon dont l'aviation civile algérienne gère la catastrophe aérienne, sur fond d'hyper-activisme français et de silence presque sidéral des autorités politiques algériennes. Certes, le président de la République qui, une fois n'est pas coutume, a décrété un deuil national de trois jours, a ordonné la mise en place d'une cellule de crise, confiée aux bons soins de son ministre des Transports, dépêché tardivement au Mali où la présence algérienne est on ne peut plus discrète, pour ne pas dire modeste et effacée. La non-communication ou la communication par à-coups, mais surtout l'absence de communication de crise chez les pouvoirs publics algériens, contrastent cruellement avec l'hyper-présence française et le dynamisme burkinabé.
L'avion de la compagnie de charter espagnole roulait sous pavillon algérien, le vol AH 5017 assurait une liaison sur Alger, il y a cinq morts algériens et le crash s'est déroulé dans un pays frontalier et ami : quatre bonnes raisons pour marquer une présence algérienne et, surtout, communiquer en continu en direction de l'opinion de son propre pays, directement concernée et touchée par un deuil dont le chef de l'Etat a décidé du caractère national. Or, à ce sujet, les Algériens sont informés essentiellement par des sources politiques et médiatiques françaises et, secondairement, par des sources maliennes et burkinabées. Il est vrai qu'il revient au pays où s'est produit le crash de mener l'enquête ou de la confier à de tierces parties, conformément aux règlements et usages de l'aviation civile internationale. Ce que Amar Ghoul n'a pas manqué de rappeler avant son départ pour Ouagadougou et non pas pour Bamako où active la commission d'enquête. Histoire peut-être de botter en touche ou de se dédouaner du peu de réactivité des autorités algériennes et particulièrement de leur souci obsidional d'observer souvent le silence radio sur toutes les fréquences administratives et politiques.
À l'heure actuelle, on ignore si l'Algérie est partie prenante du groupe d'experts, auquel participe notamment l'Espagne où l'avion était immatriculé, les Etats-Unis où il a été fabriqué, le Burkina Faso, pays de départ de l'avion et qui compte des victimes à l'instar de la France qui déplore le plus grand nombre. Ceci dit, l'hyper-activisme de la France, qui se comporte au Mali en territoire sous grande influence, dessine en creux et en filigrane, l'impuissance des premières heures, les réactions tardives, le silence de l'Algérie officielle ou sa communication lapidaire. Il révèle, par effet de contraste accentué, la presque paraplégie officielle et ses corollaires, la nonchalance et l'indolence mises encore en évidence par la léthargie du ramadan post-nuit du destin.
Faut-il le dire, personne ne demande aux autorités algériennes de préempter l'enquête sur le terrain comme le fait la France qui a récupéré les deux boîtes noires pour les acheminer à Gao où est basé le «Centre de gestion tactique des opérations» lié au crash du MD 83. Boites CVR et DFDR confiées aux bons soins des investigateurs du BEA, le Bureau d'enquêtes et d'analyses dépendant de l'aviation civile en France. Un centre de management tripartite associant, autour des Français, des Maliens et des militaires de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali. Toujours est-il qu'Amar Ghoul, dont on ne sait pas s'il se rendra à Gao, se contentera de faire du suivi à partir de Ouagadougou, de Bamako s'il s'y rendrait ou bien d'Alger à son retour. Et sans que l'on soit pour autant assurés que l'opinion publique de son pays soit dûment informée en temps réel, sauf de manière laconique comme c'est le cas à l'heure actuelle. Force est de constater d'autre part que le P-dg d'Air Algérie a présenté ses condoléances aux familles des victimes algériennes, vingt-quatre heures après le drame, et, de surcroit, sur sa page Facebook personnelle. Force est de constater encore que le ministre des Transports algérien, accompagné du P-dg d'Air Algérie, a présenté à Ouagadougou les condoléances du président Abdelaziz Bouteflika à son homologue Blaise Compaoré, alors même que l'opinion publique nationale attend toujours les condoléances présidentielles aux familles des victimes algériennes. La même opinion attend aussi celles du Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
On note donc, côté algérien, une certaine frilosité, un manque de réactivité et une communication à minima, loin de répondre aux standards d'une communication de crise, même si des cellules de crise sont installées ici ou là. Et même si trois ministres de la République organisent à Alger des conférences de presse conjointes qui confinent au monologue quasi parfaits, dominé par une émolliente langue de bois. On relève surtout un manque d'empathie et de compassion publique, même si le président de la République a décrété le deuil national et son Premier ministre, décidé de la mise en berne des drapeaux sur les édifices publics.
Et on aura relevé aussi que le chef de l'Etat, qui a, fort heureusement, décrété cette fois-ci le deuil national, le fait pour la première fois alors même que des crashs d'aéronefs civils et militaires ont été déplorés ces quinze dernières années. Les victimes de ces catastrophes, toutes algériennes, n'ont pas eu droit alors à la moindre compassion officielle et publique. Par effet de contraste appuyé, le président de la République française, lui, communique sur le perron de l'Elysée, présente ses condoléances aux familles des victimes françaises et à l'ensemble du pays. La cellule de crise, c'est lui-même qui la dirige à l'Elysée, son Premier ministre et tous les ministres concernés assurent le service après-vente en matière de communication de crise.
N. K.


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