L'épave désintégrée de l'avion de la Compagnie espagnole SwiftAir affrété par Air Algérie, disparu jeudi matin, a été retrouvée hier dans le nord du Mali et une des deux boîtes noires a été récupérée. Aucune des 116 personnes, dont six Algériens, qui étaient à bord de cet appareil n'a survécu à la catastrophe. Les débris de l'appareil, un McDonnell Douglas MD 83 à destination d'Alger qui s'est écrasé 50 minutes après avoir décollé de Ouagadougou, ont été repérés jeudi soir par un hélicoptère de l'armée burkinabé dans la zone de Gossy, ville du nord du Mali située près de la frontière avec le Burkina Faso. Cette information de l'armée burkinabé a très vite été confirmée, jeudi dernier, par le ministre des Transports, M. Amar Ghoul, présent à l'aéroport international Houari-Boumediène afin de coordonner la cellule de crise, installée dès l'annonce de la disparition de l'avion. Dans un point de presse vers 19h, le ministre avait annoncé que «des débris de l'avion auraient été aperçus au Mali par les populations locales sur les dunes de la région de Gossy». Il a précisé que «ces informations restent à confirmer». Un peu plus tard dans la soirée, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, a déclaré «nous pouvons confirmer que l'avion s'est écrasé en territoire malien juste après avoir franchi la frontière entre le Burkina Faso et le Mali. Il y a des équipes qui se rapprochent de l'épave». Hier et dans une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie algérienne, le ministre des Transports a annoncé que l'une des deux boîtes noires a été retrouvée. Il a également annoncé son déplacement, hier même, vers le Mali et le Burkina Faso, comme représentant personnel du chef de l'Etat afin «de remercier les deux Etats de l'aide apportée à l'Algérie dans les recherches, d'inspecter les lieux du crash et de suivre de près l'enquête ouverte à la suite de ce drame. Ce sera également l'occasion de présenter les condoléances aux familles des victimes burkinabaises et voir toutes les modalités pour le rapatriement des dépouilles». M. Amar Ghoul a tenu par ailleurs à apporter une précision de taille en rappelant que selon le règlement de l'aviation «l'enquête sur le crash relève de la responsabilité du pays où s'est produit l'accident. Dans ce cas, c'est le Mali. L'Algérie apportera toute l'aide nécessaire dans cette enquête, de même que la France». Une précision qui se veut également un rappel en direction de Paris qui a annoncé qu'une enquête internationale sera menée conjointement par plusieurs pays à la demande du Mali. MM. Ghoul et Lamamra n'ont, par ailleurs, pas manqué lors de cette conférence de presse de rappeler que les recherches de l'appareil et ses occupants ont été entamées par l'Algérie immédiatement après l'annonce de la perte de l'appareil et que «l'Algérie a mis en œuvre tous les moyens pour retrouver l'appareil et ses occupants, immédiatement après sa perte des écrans radars». Amar Ghoul a enfin annoncé que le président de la République a décrété un deuil national et la mise en berne du drapeau national pendant trois jours. H. Y.