Suivre les cours sans grelotter de froid, c'est le rêve de nombreux élèves qui voient leurs classes se transformer chaque hiver en chambres froides. Un rêve, car voir leur calvaire prendre fin relève presque de l'utopie tant ce problème perdure. Absence de chauffage, vitres cassées, problème d'étanchéité et infiltrations d'eaux de pluie sont les caractéristiques de l'hiver en milieu scolaire. Le scénario se renouvelle chaque année, comme si le fait de laisser des enfants et des adolescents évoluer dans des conditions aussi mauvaises était normal. Des conditions qui influent inévitablement sur leur scolarité et sur leur santé. Transis de froid et exposés à des courants d'air, ces êtres fragiles appréhendent chaque jour le début des cours. L'atmosphère glaciale des locaux les empêche même de se débarrasser de leurs manteaux et de leurs bonnets. On peut facilement imaginer l'état d'esprit des élèves pendant les leçons, alors que leur corps et leurs doigts sont gelés. D'ailleurs, nombre d'entre eux réclament à cor et à cri la dotation de leurs classes en chauffages. Récemment, des collégiens libérés à cause de l'absence de leur professeur ont improvisé une protestation en réclamant l'installation de chauffages et la réparation des vitres cassées. D'autres ont poussé leur protestation jusqu'à déserter les bancs et à fermer une route pour dire leur colère et inciter les responsables de l'éducation à agir. Lorsque le froid se conjugue à la pluie qui s'invite dans les classes, que les murs ou les plafonds ruissellent, la situation ne peut qu'être désastreuse. Il est étonnant qu'avec un tel constat, les responsables du secteur continuent à ignorer une telle requête. Celle-ci n'émane pourtant pas que des élèves, mais aussi des enseignants qui jugent inadmissibles que les enfants ne puissent pas suivre leurs cours dans des classes chauffées. Alors, lorsque les pouvoirs publics ferment les yeux sur des problèmes qui nuisent à la santé des élèves et à la qualité de l'enseignement, tout en s'attardant sur des questions sans importance, telle que la couleur du tablier, on ne doit pas s'étonner que des enfants souffrent de certaines pathologies, ni de la baisse du niveau de l'enseignement. On éteint les chauffages pour ne pas brûler les tabliers. R. M.