Merzak Meneceur Après le franc succès de sa manifestation du 23 juillet, avec 25 000 personnes qui ont défilé pour dire halte à l'agression israélienne contre la population palestinienne de Ghaza, le Collectif national français pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens appelle à manifester aujourd'hui à Paris pour la même cause, l'armée de Tel Aviv poursuivant ses massacres de civils en toute impunité internationale. Le collectif organisateur de la manifestation regroupe une soixantaine d'associations, de partis politiques et de syndicats. Le défilé, qui se déroulera en fin de journée, empruntera le même itinéraire que celui du 23 Juillet, de la place Denfert Rochereau aux Invalides. Son appel unitaire demande aux Parisiens de manifester pour dire «Halte à l'agression israélienne», exiger «la levée du blocus, illégal et criminel de Ghaza, la libération de tous les prisonniers palestiniens, des sanctions immédiates contre Israël jusqu'au respect du droit international», affirmer «le soutien à la résistance palestinienne» et que soit mis fin «à la criminalisation de la solidarité» comme le pratique le gouvernement français pour des personnes arrêtées lors de manifestations non autorisées par la préfecture de police. Cette initiative intervient 48 heures après la première manifestation de soutien à Israël, organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) sous la forme d'un rassemblement devant l'ambassade de l'Etat sanguinaire de Tel Aviv à Paris. Cette initiative, qui a regroupé 4 500 personnes, a été vivement critiquée par le Mouvement contre le racisme et pour la paix entre les peuples (Mrap). Ce mouvement dénonce «le soutien ainsi exprimé à l'Etat responsable des massacres de civils palestiniens» et souligne que «par cette initiative, le Crif -qui va bien au-delà de sa vocation de représentation des institutions juives de France- assume le risque d'alimenter en France le venin de l'antisémitisme». A juste titre, le Mrap «tient à rappeler que ce soutien du Crif n'est aucunement partagé par l'ensemble des organisations juives de France» et souligne en particulier la prise de position d'une «Autre Voix Juive», qui considère que «la seule voie pour la sécurité d'Israël est l'arrêt immédiat et inconditionnel du feu sur Ghaza et l'engagement de négociations véritables pour une paix juste et négociée au Proche-Orient». La manifestation intervient également le lendemain de la grande prière du vendredi 1er août où, à l'appel du Conseil français du culte musulman de France (Cfcm), les fidèles ont effectué la Prière de l'absent dans toutes les mosquées de l'Hexagone «à la mémoire des victimes innocentes d'un conflit qui doit pouvoir trouver une juste résolution conforme au droit international et humanitaire». C'est à l'issue d'une «réunion à titre exceptionnel», tenue mercredi à la Mosquée de Paris, que le Cfcm a lancé son initiative. Dans le communiqué diffusé à l'issue de cette réunion, le Cfcm «dénonce de la manière la plus énergique la onfessionnalisation du conflit israélo-palestinien accusant injustement les musulmans de France d'être antisémites au prétexte fallacieux qu'ils s'émeuvent du sort terrible et singulier des populations civiles de Ghaza». Le Conseil «condamne fermement les bombardements intensifs et meurtriers visant des mosquées, des hôpitaux, des écoles,... ». Il relève que «les bombardements opérés le jour de la fête religieuse de l'Islam célébrant la fin du mois du Ramadhan sont d'autant plus insupportables et cruels au regard de la sacralité universelle des rites cultuels et des lieux de culte détruits sans discernement». M. M.