La rentrée scolaire du 7 septembre prochain risque fortement d'être perturbée par un mouvement de grève national des adjoints de l'éducation. La Coordination des représentants en a fait l'annonce, hier, au lendemain de la fin des travaux de la troisième université d'été du Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation) auquel elle est affiliée. Elle appelle à un mouvement de grève et à un rassemblement national devant le siège de l'annexe du ministère de tutelle, sis à Ruisseau (Alger). «Toute rentrée scolaire est une fête pour les élèves, les parents et tout le personnel de l'éducation nationale. Ce n'est pas le cas pour nous. Nous avons décidé d'observer ce nouveau mouvement de protestation pour exprimer notre colère et notre grande indignation devant cette injustice grandissante que subit notre corporation. Nous avons fait exprès de choisir cette date du 7 septembre qui correspond à la rentrée scolaire, mais aussi sociale justement pour la perturber. Peut être que cela décidera le ministère à revenir sur ses décisions nous concernant», a indiqué hier, contacté par téléphone, Mohammed Ouaddah, le porte-parole de cette coordination. La corporation est composée de quelque 50 000 à 55 000 adjoints de l'éducation dont 23 000 principaux. Sa revendication est la même : faire passer automatiquement tous les adjoints de l'éducation au statut de superviseur, ce dernier créé en 2012 après les amendements apportés au statut particulier des travailleurs de l'éducation. Ces employés font partie des corps dits en voie d'extinction, une injustice de plus envers eux. L'appellation est pourtant bien assumée par les responsables qui se succèdent à la tête du département ministériel et qui la justifient à leur manière. «Lors des travaux de cette université d'été, nous étions quelque 31 délégués de wilaya. Nous en avons profité pour débattre du contenu de la circulaire N°004 du 6 juillet 2014, cosignée par les deux ministères de l'Education nationale et les Finances, ainsi que la Fonction publique et portant sur les modalités d'intégration de certains corps dont justement ceux-là appelés en voie d'extinction et dont nous faisons partie. Nous avons constaté qu'il n'y a point de changement pour nous. Le ministère parle toujours des examens professionnels et des listes d'aptitude, non de l'intégration automatique. Voilà pourquoi nous reprenons la protestation», précise notre interlocuteur. Les adjoints de l'éducation, malgré leurs nombreuses actions de protestation et leurs appels répétés à la régularisation et aux promotions, restent dans les catégories 7 et 8. Le superviseur est à la 10. Si les concernés répondent massivement à l'appel de grève, la perturbation de la rentrée sera une réalité. Disons même un gâchis quoique disent les représentants du secteur et autres pour assurer un bon déroulement de cette rentrée. Pour cause : ce sont les adjoints de l'éducation qui accueillent les élèves, les accompagnent à leurs classes, distribuent les emplois du temps et s'occupent d'autres tâches en relation directe avec l'élève. Les chefs d'établissement auront fort à faire pour parer aux perturbations. Et ce n'est pas chose facile vu le nombre croissant des élèves et de leurs exigences : au moins 8 millions d'élèves à travers le pays. Pour rappel, plusieurs actions de protestation ont eu lieu au cours de l'année scolaire 2013/2014 pour les mêmes raisons et la même revendication. La dernière en date, le mois d'avril dernier, le rassemblement était prévu devant l'annexe de Ruisseau, mais réprimé par les agents de police, présents en grand nombre sur les lieux, en raison notamment de l'organisation d'une manifestation parallèle par des élèves des classes de terminale qui réclamaient, comme d'habitude, un seuil des programmes à réviser pour le baccalauréat. K. M.