Eux aussi appellent à une grève nationale, les 24 et 25 février, et un rassemblement (le 25 février) devant l'annexe du ministère de tutelle, sise au Ruisseau à Alger. Les adjoints de l'éducation rejettent avec force l'expression «travailleurs en voie d'extinction» et réitèrent leur demande d'intégration automatique dans le corps des «superviseurs», avec le classement à la catégorie 11, comme c'est le cas de leurs collègues titulaires de DEA recrutés récemment, soit après la dernière révision du statut particulier en 2012. Cette révision qui oblige justement les nouvelles recrues à avoir un diplôme universitaire (licence). Lors d'une conférence de presse, organisée hier au siège national du syndicat Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation) à Alger, le porte-parole de la coordination nationale des adjoints de l'éducation, Mohammed Ouaddah, s'est élevé contre «l'injustice» subie par la corporation : «Depuis toujours, les adjoints de l'éducation sont marginalisés. Pourtant, nous sommes les premiers à avoir provoqué les discussions pour la révision du statut particulier en 2008 puis en 2012. En fin de compte, nous n'avons rien eu.» Mohammed Ouaddah rapporte qu'après la révision de 2012, «un responsable du ministère de tutelle nous a promis ce passage automatique au grade de superviseur et le classement à la catégorie 11 mais nous a dit de passer un concours. A notre grande surprise, le jour de l'organisation de ce concours nous avons constaté que le nombre des postes disponibles est très limité. Pour Alger-ouest, par exemple, il n'y avait pas plus de trois postes. Nous avons alors décidé de le boycotter». Et de poursuivre : «Le 29 décembre dernier, nous avons organisé un rassemblement devant le siège de l'annexe du ministère mais nous avons été pourchassés par les policiers.» Par ailleurs, indiquent les adjoints de l'éducation : «Nous n'attendons rien des autres syndicats. Ils ne nous ont rien ramené. Autrefois, nous craignions le monopole de l'administration. Aujourd'hui, nous craignons celui des syndicats. Nous ne leur faisons pas confiance et nous ne marchons pas avec eux. D'ailleurs, nous n'avons pas adhéré à leur dernière grève.» La coordination des adjoints de l'éducation accuse les syndicats grévistes, particulièrement l'Unpef et le Cnapeste, de complaisance avec l'administration et de ne travailler que pour leurs propres intérêts. Pour rappel, les adjoints de l'éducation sont environ au nombre de 55 000 à travers le pays. La plupart ont été recrutés avant l'année 2012, soit avant la révision du statut particulier qui fait obligation aux postulants d'être titulaires d'une licence. Avant cela, ils étaient tous recrutés avec le niveau de terminale et classés à la catégorie 7. Ceux ayant plus de dix ans sont passés à la catégorie 8. Cela reste très insuffisant pour eux, en comparaison avec d'autres. Ils réclament la catégorie 11. K. M.