La fièvre aphteuse risque d'entraîner des pertes importantes dans le cheptel national car considérée l'une des plus dangereuses des maladies touchant les bovins et classée dans la première catégorie par l'Organisation mondiale de la santé animale, vu la rapidité de sa propagation et son impact négatif sur les économies des pays, selon les déclarations d'un vétérinaire au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, reprises par l'APS. La situation est inquiétante, mais maîtrisable si les mesures mises en place sont respectées scrupuleusement par les éleveurs appelés à contribuer pour endiguer la maladie. Maîtrisable car depuis une semaine, moins de 1 000 bêtes ont été perdues. Mais, des cas vont encore être enregistrés car cette maladie est en phase ascendante. Les services vétérinaires mobilisés dans l'opération de lutte contre la propagation de cette pathologie s'attendent à ce que d'autres cas soient déclarés à travers différentes régions du pays. De quelques foyers détectés au départ dans la wilaya de Sétif, d'autres encore ont été relevés dans 14 wilayas pour la journée de mardi atteignant les 16 dans la journée de mercredi. Les services vétérinaires ne cessent de répéter qu'il est primordial à l'éleveur de déclarer cette maladie pour réussir à l'endiguer d'autant que des indemnisations sont prévues et atteignent 80%. Une récupération totale de 100% est effectuée après la vente de la viande après l'abattage de l'animal affecté. En plus de la campagne de vaccination déclenchée aussitôt la maladie déclarée, les autorités à charge du secteur de l'agriculture ont vite fait de préparer des spots publicitaires pour expliquer la gravité de la maladie, mais aussi la possibilité de la maîtriser si les éleveurs adhèrent à cette campagne. «Tout dispositif de lutte contre la fièvre aphteuse doit se faire avec l'adhésion des éleveurs, sinon le dispositif ne marchera pas. Il est impératif que l'éleveur adhère», a souligné le Dr Karim Boughalem directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture. Il faut savoir que la maladie peut décimer le cheptel, et les vaches affectées souffrent de faiblesse, et d'une diminution de leur production laitière. Cette pathologie se propage de 3 à 10 kilomètres du foyer et toute la zone du périmètre du foyer est touchée quelques heures après. Pour information, six foyers d'infection par la fièvre aphteuse ont été confirmés mardi dans la wilaya de Mila par les analyses effectuées au Laboratoire régional d'El Khroub (Constantine). Les mesures d'urgence à prendre en cas d'infection sont l'abattage systématique des bêtes malades, la mise en quarantaine des zones touchées et l'interdiction des déplacements de bêtes. Deux autres foyers de fièvre aphteuse ont été découverts mardi soir, à Djelfa. Les autorités locales ont aussitôt décrété la fermeture provisoire des marchés à bestiaux de la région. L'interdiction de déplacement des bêtes à travers le territoire de la wilaya, est aussi prise à l'exception de celles destinées à l'abattage, au niveau de l'abattoir le plus proche, sur autorisation d'un médecin vétérinaire assermenté. Ces mesures tendent à juguler la maladie et éviter sa propagation dans cette wilaya réputée pour être une région d'élevage par excellence, un fait qui rendrait le «risque plus grand en cas de contamination de cette importante ressource animale», selon les services vétérinaires. Fort heureusement que la wilaya d'Oran est pour le moment indemne de cette maladie. Les services concernés ont procédé, mardi, à la fermeture par mesure préventive du marché de bétail d'El Kerma. À Tiaret enfin, des commissions de wilaya et de daïra de lutte contre la fièvre aphteuse viennent d'être installées pour fixer les prix du bétail afin d'indemniser éventuellement les éleveurs. Des dispositions pour éviter l'apparition et la propagation de cette maladie sont prises, sans recourir toutefois à la fermeture des marchés de bétail, vu que la wilaya de Tiaret n'a enregistré aucun cas de fièvre aphteuse. Aux éleveurs de faire preuve de vigilance et contribuer à la préservation du patrimoine national en cheptel. B. A. La fièvre aphteuse ne constitue aucun risque pour la production laitière La fièvre aphteuse qui a touché plusieurs wilayas du pays, ne constitue pour le moment aucun risque pour la production laitière, et la régénération du cheptel se fait de façon normale, a indiqué, hier à l'APS, le DG de l'Office interprofessionnel du lait (Onil), Fethi Messar. Un constat sur la situation pourrait être établi à partir de septembre, en fonction de la maîtrise de cette maladie virale affectant les bovins, ajoutera-t-il. Par ailleurs, le DG de l'Onil a fait savoir que le niveau actuel des stocks algériens en poudre de lait «sont très bons» rejetant toute idée d'une pénurie de ce produit. «Nous avons tous les stocks nécessaires jusqu'à février 2015 et nous avons pris toutes les dispositions pour reconstituer normalement nos stocks, d'autant plus que les prix sur les marchés mondiaux ont chuté considérablement par rapport à l'année écoulée», a précisé M. Messar sans donner d'indications sur le volume de ces stocks. Interrogé sur l'importante augmentation des importations algériennes de lait en poudre, en 2014 le responsable estime que cela s'explique aussi bien par la hausse de la demande mais aussi par le souci des transformateurs de reconstituer leurs stocks. Pour M. Messar, le volume des importations «englobe les achats de tous les opérateurs, publics et privés» ajoutant que 50% du total des importations est effectué par le privé. L'Algérie produit actuellement environ 3,5 milliards de litres de lait cru par an et en importe l'équivalent de 1,5 à 2 milliards de litres, alors que la consommation est estimée à plus de 5 milliards de litres/an, selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le pays compte plus de 116 laiteries à travers le territoire national, dont 16 relèvent du secteur public..