L'Algérie mènerait des tractations avec les factions palestiniennes pour les réunir atour de la même table, a indiqué l'ambassadeur de l'Autorité palestinienne à Alger, Mohamed El Hourani, dans un long entretien publié hier par un confrère. L'ambassadeur, qui a souligné les efforts de l'Algérie visant à unifier les rangs palestiniens, a affirmé qu'en prenant part au sommet de Doha, elle a joué un rôle dans la pression exercée sur certains pays pour rompre leurs relations avec Israël, en citant notamment la Mauritanie et le Qatar. En rappelant la position algérienne sur les plans officiel et populaire de soutien à la Palestine, M. El Hourani, interrogé sur le silence du président de la République lors de ce sommet, a considéré que «le soutien de l'Algérie était franc», et qu'en poussant à «la rupture des relations avec l'entité sioniste au sommet de Doha était la preuve du soutien de l'Algérie à la cause palestinienne». Il considère que la présence de «l'Algérie à toute réunion arabe était en soi une position», en réaffirmant que «lorsque l'Algérie est présente, c'est comme si la Palestine y était». Dans ce contexte, il s'est en outre défendu d'avoir émis des réserves sur la participation de l'Algérie, expliquant que les réserves l'ont été sur l'Etat du Qatar et d'autres pays arabes souverains, avant d'expliquer cela par les craintes de consolider la division arabe à Doha qui se serait répercutée négativement sur la cause palestinienne. Dans l'entretien qu'il a accordé a notre confrère El Bilad, l'ambassadeur de l'Autorité palestinienne à Alger a appelé le président Bouteflika à suggérer au parti de Bouguerra Soltani (MSP), avec lequel il espère développer ses relations futures, de convaincre le Hamas palestinien d'œuvrer dans le sens de l'unité palestinienne, au regard, dit-il, de la relation spéciale et privilégiée qui les lie, et de la même référence idéologique de la confrérie des frères musulmans. Cela sans omettre de rappeler le vœu de développer les relations avec toutes les forces politiques algériennes, au même titre que le FLN qui est lié par des relations historiques avec le Fatah. En appelant toutes les factions à rejoindre l'OLP, dans le cadre d'une politique globale arabe de protection de l'unité des rangs palestiniens, M. El Hourani a suggéré le retrait de l'initiative de paix arabe. Il dira s'attendre du sommet du Koweït «la confirmation de la mise en place de mécanisme précis de captation de toutes les parties autour de la même table de négociations afin de réaliser l'unité palestinienne interne, le soutien au peuple palestinien, spécialement à Ghaza, à travers la création d'un fonds de reconstruction de Ghaza et l'aide qui provient des pays arabes, notamment de l'Algérie dont le président Bouteflika a ordonné la mise en place d'un pont aérien permanent et ouvert pour répondre aux besoins des Palestiniens, et de prévoir une politique arabe qui transcende les différences dans les positions arabes en réalisant un minimum de position arabe unifiée loin de toute ingérence régionales». En ce qui concerne le refus de Mahmoud Abbas de signer les requêtes en justice devant les instances internationales contre Israël pour crime de guerre, Mohamed El Hourani a révélé que le président de l'Autorité palestinienne a demandé à son chef de cabinet de prendre attache avec un groupe d'associations juridiques de porter plainte, en rappelant que l'organisation palestinienne est présente au sein des instances internationales en tant qu'observateur et n'est pas habilitée en tant qu'Etat à saisir la justice internationale. A. R.