Des mesures de prévention contre l'épidémie de fièvre Ebola ont été prises par les services sanitaires de la wilaya de Tamanrasset, notamment au niveau des régions frontalières, a-t-on appris hier auprès des responsables de la santé. Ces mesures préventives s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif de dépistage et de diagnostic précoce élaboré par le ministère de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, selon la même source. Le dispositif de prévention contre cette maladie a été réanimé immédiatement après sa propagation dans certains pays africains, par la mobilisation des staffs médicaux au niveau des régions frontalières, a précisé le directeur par intérim du secteur, Mohamed Bika. Ces équipes médicales sont composées de quatre médecins exerçant à Tin-Zaouatine, et trois autres à In-Guezzam, pour assurer la couverture sanitaire dans ces localités frontalières, outre la mise en place d'un poste de contrôle sanitaire à l'aéroport de Tamanrasset, a-t-il ajouté. L'opération de prévention consiste également en la sensibilisation des habitants issus des localités frontalières et des voyageurs vers des pays africains sur les risques de cette maladie contagieuse, a encore fait savoir ce responsable. Aucun cas de fièvre Ebola n'a été enregistré à ce jour à travers le territoire de la wilaya de Tamanrasset, a assuré la même source. De leurs côtés, les autorités mauritaniennes ont renforcé les contrôles sanitaires aux frontières avec le Sénégal et le Mali pour prévenir la transmission du virus Ebola, a-t-on appris de source sûre dimanche auprès du ministère de la Santé à Nouakchott. La vigilance a été redoublée à ces frontières sans qu'une mesure officielle ne soit annoncée, a précisé cette source qui a requis l'anonymat. La Mauritanie n'a connu jusqu'à présent aucun cas d'Ebola qui sévit dans d'autres pays africains, notamment la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria. Par ailleurs, un Roumain de retour du Nigeria présentant des symptômes de fièvre Ebola a été placé en quarantaine hier, dans un hôpital de maladies infectieuses de Bucarest, a-t-on indiqué de source hospitalière. À Hong Kong, un Nigérian de 31 ans a également été placé en quarantaine. L'homme âgé de 51 ans, qui est rentré du Nigeria le 25 juillet, s'est rendu dans la matinée à l'hôpital de Ploiesti (sud), souffrant de fièvre, de diarrhée sanglante et de déshydratation, a déclaré le directeur de l'établissement, Alexandru Baloi. Selon lui, le patient a aussitôt été transféré vers le principal hôpital de maladies infectieuses de Bucarest, Matei Bals, désigné par le ministère roumain de la Santé pour prendre en charge les éventuels cas suspects d'Ebola. Alexandru Baloi a souligné que les symptômes du malade pouvaient également faire penser à d'autres maladies, dont le paludisme et la fièvre typhoïde. Avec 13 cas (confirmés, probables ou suspects) dont deux mortels, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Nigeria est le quatrième pays affecté par l'épidémie d'Ebola. Un autre cas inquiétait Hong Kong, où l'on craint tout particulièrement une propagation de cette épidémie après avoir été particulièrement touché par le Sras il y a 11 ans. Un porte-parole du gouvernement de la ville avait confirmé qu'un Nigérian avait été mis en quarantaine dans un hôpital et testé pour déterminer s'il est porteur du virus. Les tests pratiqués sur le patient se sont cependant révélés négatifs, a annoncé le gouvernement de la ville. Selon la radio locale Rthk, le Nigérian était arrivé à Hong Kong jeudi en provenance de son pays d'origine, et a été hospitalisé dimanche matin, souffrant de vomissements. Densément peuplée de quelque sept millions d'habitants, Hong Kong est particulièrement attentive à la propagation du virus, car la ville est toujours marquée par le Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui avait tué près de 300 personnes il y a 11 ans. Au Canada aussi, un malade, qui avait voyagé récemment au Nigeria, présentait des symptômes de fièvre. Il a été confirmé qu'il n'est finalement pas atteint par le virus Ebola, a annoncé dimanche le ministre de la Santé de la province de l'Ontario, Eric Hoskins. L'OMS a décrété la mobilisation mondiale contre cette épidémie qui frappe l'Afrique de l'Ouest, en la classant vendredi en «urgence de santé publique de portée mondiale». L'épidémie d'Ebola a fait près de 1 000 morts depuis le début de l'année sur près de 1 800 cas (confirmés, probables ou suspectés). La Sierra Leone, le Liberia et la Guinée sont les pays les plus touchés. R. N.