Une réunion préparatoire pour la création d'une association traitant de l'agro-écologie a été organisée avant-hier au siège de l'APC de Ouled Fayet en présence d'universitaires, enseignants et experts... l'objectif de la création de cette organisation étant de sensibiliser le grand public au respect de la terre, de la nature et de l'environnement. Plus précisément, les objectifs assignés à ce projet par ses initiateurs, sont de mener des actions sur trois axes principaux. Il s'agit, d'aller vers «la promotion de l'agro- écologie périurbaine, l'éducation des enfants aux valeurs du respect de l'environnement, de même que le tri et compostage des déchets ménagers». La rencontre de dimanche a engagé un débat sur ce que sera cette association, sur les axes de travail, et dégagé les commissions, les membres du bureau etc. Les membres fondateurs de cette association œuvreront à élargir sa présence à travers l'ensemble du territoire national, mais dans un premier temps elle axera ses efforts sur Alger. Des initiatives sont déjà menées par ce même groupe, entres autres des ateliers pour le composte, le bouturage et l'agriculture bio. Un projet pour consommer des produits bio en commandant des paniers directement chez le producteur est aussi mené, nous a indiqué Mme Nadia Chouider, directrice d'une maternelle à Alger. Selon cette responsable qui est dans la commission éducation, il y a aujourd'hui une urgence et on ne peut pas se payer le luxe d'être inconscient par rapport à l'éducation de nos enfants concernant l'environnement et l'agro-écologie. Pour sa part, Amina Younsi, experte en agronomie et qualité, rencontrée à la réunion, a développé la nécessité voire même l'urgence de sauver les semences locales, de produire dans tous les villages, de créer des filières spéciales pour les produits du terroir pour booster le développement rural et durable, et ceci pour apporter la stabilité et le développement de l'économie nationale. Sur l'avenir de l'agro-écologie, elle dira que sur le plan technique l'Algérie possède de très bons techniciens, mais pour traduire cela sur le plan de l'utilité au quotidien nous n'avons pas réussi à mettre en œuvre des programmes qui puissent profiter au citoyen. M. Khedim Mohamed Ali, écologiste membre de cette association baptisée «Terre et Environnement» nous explique, quand à lui, que l'avenir de «l'Algérie est dans l'agriculture d'une manière générale et l'écologie d'une manière particulière». Pour lui, se nourrir de produits locaux c'est préserver sa santé. «Se passer des produits qui ne sont pas sains c'est se passer de beaucoup de problèmes de santé d'ordre physique et psychologique et éviter la dépendance vis-à-vis du médicament», soutient notre interlocuteur ajoutant qu'il faut être pratique pour passer à l'action et ne pas attendre une décision politique. De son côté, M. Sahraoui Halim réalisateur et agriculteur, l'urgence aujourd'hui c'est de traiter les maux installés déjà dont le principal est le mal vivre dans nos campagnes. Pour lui, «les agriculteurs vont très mal, travaillent mal car ils n'ont pas les conditions nécessaires pour mener à bien la mission qui est la leur». Ce qui les pousse, poursuit notre interlocuteur, à aller vers le gain facile et à devenir des petits spéculateurs. «Pour développer l'agro-écologie en Algérie, il faut d'abord mettre le doigt sur toutes les blessures de l'activité agricole et trouver des solutions durables inspirées des expériences des pays qui ont réussi», a-t-il conclut. B. A.