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« L'Algérie a des potentialités pour concilier l'économique et le social »
Tarik Ghezali, expert en entrepreunariat social
Publié dans Horizons le 25 - 06 - 2012


Comment définir l'entrepreunariat social ?
C'est exiger d'une entreprise à travailler dans l'intérêt général qui n'est pas de créer pour s'enrichir, mais pour répondre à des problèmes sociaux de manière plus efficace. Ce sont des initiatives économiques basées sur des modèles fiables. Cela peut être la lutte contre l'exclusion, la création d'emplois pour des jeunes non qualifiés, le commerce bio équitable, le micro crédit. Il s'agit de concilier l'économie et le social.
Quels sont les secteurs favorables pour cet entrepreunariat social ?
Dans les entreprises sociales, l'humain est au cœur des besoins fondamentaux. Il s'agit des secteurs de la santé, l'éducation, l'emploi, les crédits (finances), l'alimentation. On parle de vrais besoins et non les superficiels comme l'iphone ou autre. En Algérie, il y a beaucoup à faire en matière de commerce équitable et bio qui reste à développer comme dans l'huile d'olive, l'artisanat, les dattes. L'entreprise Bionoor, à Ouargla, exporte des dattes algériennes bio. Elle est la première à avoir reçu la certification « agriculture biologique » en Algérie. L'entreprise importe et distribue aussi en France des produits du monde entier issus du commerce équitable ou certifiés bio (dattes, thé, chocolat, huiles essentielles, fruits et légumes, etc.). Bionoor œuvre à l'essor de l'agriculture bio en Algérie et permet aussi aux producteurs locaux de vivre mieux, en leur payant un prix supérieur à celui du marché et en cherchant à améliorer leurs conditions de vie et les techniques agronomiques utilisées. Bionoor compte 3 salariés en France, 8 permanents en Algérie et une vingtaine de saisonniers. L'entreprise vend 100 tonnes de dattes / an (grande distribution, restauration collective, épicerie fine). Il y a aussi le tourisme durable et écologique. On sait que l'Algérie a un gros potentiel peu exploité, soit 1% du tourisme méditerranéen. On ne va pas répondre à ce potentiel en créant de grands hôtels qui vont bétonner la côte. Mais, de faire du tourisme autrement qui respecte le citoyen et l'environnement. Un autre créneau, la lutte contre la désertification par la plantation d'arbres fruitiers à l'instar de ce qui se fait en Tunisie où des coopératives de femmes exportent ces fruits destinés à l'industrie cosmétique. L'autre secteur est celui du recyclage des déchets qui ouvre d'autres opportunités.
Peut-on parler de développement durable ?
Oui, au sens large du terme. Dans le développement durable, il y a les piliers économique, social, environnemental et de gouvernance. Il faut associer les gens. C'est ça le développement durable en action.
Comment finance-t-on ce genre d'entreprises ?
En effet, une entreprise doit gagner de l'argent. Qu'est-ce qu'on fait de cet argent ? Là est la différence avec l'entreprise classique. Il est au service du projet. Il s'agit d'optimiser l'impact social et non la rentabilité de l'entreprise. Il existe des banques spécialisées dans l'accompagnement de ce type d'entreprises comme les banques coopératives, celles issues de la finance islamique qui appréhende mieux le modèle économique un peu particulier de ces entreprises. Elles peuvent accorder des crédits remboursables aux entreprises à plus lointaines échéances. Il faut aussi imaginer des fonds d'investissement qui fonctionnent, différemment, car l'objectif n'est pas la rentabilité uniquement.
Existe-t-il des modèles ailleurs ?
L'entreprise danoise Specialisterne a réussi à faire d'un handicap - l'autisme - une force économique. Des caractéristiques fréquentes chez les personnes autistes se révèlent en effet, très adaptées pour des activités de test et contrôle de la qualité des logiciels : méticulosité, sensibilité aux détails, mémoire, facilité à mener des actions répétitives. Spécialisée dans ce domaine et fondée par Thorkil Sonne, expert informatique dont le fils est autiste, Specialisterne compte une cinquantaine d'employés dont les 3/4 sont autistes. Elle travaille avec Microsoft ou Oracle et se développe à l'étranger (Europe, USA...), avec un objectif à terme de créer 1 million d'emplois pour les personnes autistes. Une entreprise sociale sait détecter les compétences des personnes et les utiliser. En Algérie, le mouvement de l'entreprenariat social est encore émergent, c'est pourquoi il faudra le soutenir. L'entreprise Agidd à Oran exerce dans le domaine du recyclage des produits organiques pour créer une filière de compostage en s'inspirant d'une expérience au Brésil. Le travail des agriculteurs locaux consiste à demander aux habitants de ramener leurs déchets ménagers en contrepartie de fruits et légumes et une fois les déchets recyclés, l'entreprise donne des composts aux agriculteurs pour les utiliser comme engrais. C'est un cercle vertueux !
Quel est le rôle de l'Etat dans ce genre d'activité ?
L'Etat doit créer les conditions favorables à l'entreprenariat social. Des dispositifs commencent à être mis en place en Algérie comme celui pour le financement des entreprises innovantes, des fonds d'investissement, des concours de start-up en intégrant l'entreprenariat social. L'Etat doit créer la confiance et mettre en place un environnement favorable en lançant des outils comme les fonds d'investissement, des chaires dans les écoles de commerce, des incubateurs, des pépinières pour des projets d'entreprenariat social et enfin, apporter des financements dans ce sens.
Existe-t-il une étude sur l'entreprenariat social en Algérie ?
Justement, la première étape est de lancer une étude sur l'entreprenariat social. C'est encore émergent en Algérie. Les gens ne savent pas encore qu'ils font dans l'entreprenariat social. Nous n'avons donc pas encore de bilan.
Comme c'est un mouvement qui a 30 ans à peine, il n'existe pas aussi de bilan à l'échelle mondiale. Par contre, il existe des pays qui commencent à travailler sur leurs propres statistiques car le concept prend des formes juridiques différentes comme l'Angleterre qui compte 60 000 entreprises sociales avec 800 000 salariés. Je peux avancer un nombre de grandeur, il y a une centaine de milliers d'entreprises sociales dans le monde avec des réserves, car il n'y a pas de chiffres officiels.


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