Crise de logement et chômage. Deux «fléaux» qui gangrènent la société algérienne. Le mécontentement des citoyens par rapport à ces deux problématiques se traduit souvent pour ne pas dire toujours par des émeutes, les contestataires dénonçant les passe-droits et l'injustice dans les recrutements et la distribution de logements. Toutes les stratégies adoptées jusqu'alors se sont avérées sans effet. Qu'il s'agisse des microentreprises, des contrats de pré-emploi ou encore de toutes les formules locales telles que les activités d'utilité générale, les personnes concernées se sont rendu compte que ce qu'on leur offrait n'était rien d'autre que de la précarité. Les microentreprises, elles, sont «victimes» des règles prudentielles des banques qui, faut-il le rappeler, n'arrivent pas à se faire rembourser les crédits accordés parce que les jeunes promoteurs ont mis la clé sous le paillasson faute de marchés, mais aussi en raison de la floraison du marché informel, des importations. En fait, elles refusaient de prendre des risques. A telle enseigne que les voix des officiels se sont élevées pour interpeller les établissements financiers à lâcher un peu de lest en facilitant la création des microentreprises et, par ricochet, de l'emploi. Ce d'autant que les recrutements dans les entreprises privées se comptent sur le bout des doigts. Selon les statistiques du département dirigé par Tayeb Louh, 189 638 employeurs privés sur l'ensemble du territoire national n'ont pas créé plus de 913 933 emplois déclarés à la Sécurité sociale. Soit une moyenne de 4 emplois par opérateur privé. Tandis que le secteur public se taille la part du lion puisque les 9 398 entreprises étatiques ont comptabilisé le recrutement de 1 004 015 emplois. C'est-à-dire une centaine de postes de travail par entreprise. L'écart est criant. Aussi, les pouvoirs publics semblent avoir pris le taureau par les cornes en mettant en place un nouveau dispositif pour endiguer le chômage. Dispositif qui a connu un début de concrétisation et qui vise notamment à financer les salaires et les charges patronales. Le gouvernement a également mis en place la stratégie de l'emploi. Et c'est justement de cette stratégie que les responsables de l'ANSEJ, de la CNAC, de l'ANEM, entre autres, viendront débattre avec les principaux concernés : les demandeurs d'emploi et les postulants aux microentreprises. Un débat qui sera organisé le 18 juin prochain au siège de l'Assemblée populaire nationale à l'initiative du groupe parlementaire du FLN. «Il ne s'agit pas de faire venir les gens pour s'entendre parler», nous a affirmé Ayachi Daadouaa, président du groupe parlementaire et non moins président de la sous-commission des droits de l'Homme de la Commission consultative présidée par Me Ksentini. Laquelle sous-commission a constitué trois groupes «qui sont sur le terrain pour enquêter sur les hôpitaux à l'échelle nationale. Le rapport sera remis au président de la République à la fin de l'année». Revenant sur la journée parlementaire, le chef de file des élus du FLN a affirmé que le ministre du Travail présentera sa stratégie globale, tandis que les responsables des organismes chargés des différents dispositifs de l'emploi exposeront leurs activités. Enfin, les jeunes, étudiants entre autres, leur apporteront la contradiction ou exigeront d'autres mécanismes. «Après le terrorisme et le retour de la stabilité dans le pays, il faut se tourner vers la recherche des solutions à la crise du chômage», conclura M. Daadouaa. La journée parlementaire sera précédée d'une exposition des organismes susmentionnés qui débutera le 16 juin. F. A.