Les contestataires ne comprennent pas comment certains noms ont été supprimés de la liste la veille de sa diffusion. «Il faut qu'il y est des problèmes à chaque distribution de logements, sinon ce n'est pas normal», avait déclaré, lors d'une conférence de presse, le président de l'APC d'Alger-Centre M.Tayeb Zitouni. La règle a été respectée, puisque plusieurs dizaines de citoyens se sont rassemblés devant l'APC d'Alger-Centre pour exprimer leur mécontentement de ne pas voir leurs noms sur la liste des bénéficiaires de logement. Très tôt le matin, un dispositif important de sécurité a été installé autour de la mairie située à la place Emir Abdelkader pour contenir le flux des protestataires. La plupart des personnes venues exprimer leur mécontentement habitent la commune depuis des dizaines d'années. Elles vivent dans des conditions d'insalubrité et de promiscuité désastreuses et ne comprennent pas comment elles ont été omises. C'est le cas d'une veuve, Mme Fatiha Lagraf, qui habite dans une cave avec ses 6 enfants dont un trisomique. Ou encore la famille Rebahi entassée à 15 dans une seule pièce. Parmi ces oubliés de la liste d'Alger-Centre, il y a la famille Guedouira, habitant au 4 chemin des Sept Merveilles avec plusieurs membres et qui souffre des égouts tout proches de son «habitation». Une autre femme aussi révoltée et indignée s'insurge contre cette décision qui donne le droit à des bénéficiaires qui possèdent déjà des logements. Les contestataires, rassemblés à la place Emir Abdelkader, remettent en cause une personne qui habite au 16 rue Mouzaoui, qui a transformé sa maison en deux locaux et qui a bénéficié d'un logement. Au numéro 11 de la même rue, habite, dans des conditions insupportables, la famille Yahiaoui avec plusieurs personnes dans un immeuble en phase de démolition. Une autre famille est dans le même cas et devrait, selon la procédure normale, bénéficier d'un logement. C'est le cas de la famille Aïssa Amroune qui habite avec 13 personnes dans un deux-pièces. Une autre famille composée de 35 membres, qui habite dans un sous-sol dans la rue Amar-Hamza et qui compte plusieurs membres atteints de maladies incurables, a été, elle aussi, oubliée par la commission de distribution de logements. Les contestataires ne comprennent pas comment certains noms ont été supprimés de la liste la veille de sa diffusion. Certains ont vu même leurs noms s'afficher sur l'ordinateur et des gens sont venus les féliciter. Les contestataires accusent les comités de quartier d'avoir falsifié les listes et favorisé leur connaissance. «On ne conteste pas Zitouni, mais les comités de quartier qui ont touché de l'argent pour mettre des noms.» Une femme en colère ira même jusqu'à dire qu'un certain Abdelkader lui a proposé 3 millions de centimes pour l'inscrire sur la liste. Corruption, harcèlement, tchipa et maârifa sont les expressions qui reviennent souvent chez ses familles contestataires qui protestent contre cette manière de régler les problèmes des citoyens et qui se retrouvent, après plusieurs années d'attente, au point zéro. Pour le président de l'APC, M.Zitouni, la distribution de logements est toujours un problème pour l'élu. «L'APC d'Alger-Centre a tenu à assumer ses responsabilités et régler coûte que coûte le problème du logement. Bien sûr, on ne peut pas satisfaire tout le monde, c'est pourquoi il faut dénoncer les gens qui ont des logements et qui se retrouvent sur la liste» a précisé M.Zitouni, indiquant qu'il faut déposer un recours et attendre une semaine les résultats de la commission présidée par la wali-délégué de Sidi M'hamed pour donner la liste finale.