La série de rencontres organisées par la ministre de la Culture avec les professionnels de plusieurs secteurs, dont le livre, le cinéma et les arts plastiques, en préparation des Assises nationales de la culture, a été clôturée lundi passé avec la rencontre dédiée au patrimoine entre la ministre de la Culture, Nadia Labidi, et les professionnels du patrimoine culturel matériel et immatériel. S'exprimant avec franchise et passion, les nombreux professionnels présents ont tiré la sonnette d'alarme sur la nécessité d'une prise en charge urgente et efficace de la Casbah d'Alger et la réhabilitation de l'archéologie et de la recherche scientifique. Organisée à la Bibliothèque nationale, cette rencontre a été l'occasion pour les professionnels du secteur de s'exprimer, à l'instar de l'architecte restaurateur Yacine Ouagni, ancien chef de projet à la Casbah d'Alger, qui a déploré l'absence de «vision pour l'après restauration», rapporte l'APS. Tout en insistant sur l'urgence de s'occuper sérieusement de ce site, cet expert a relevé les insuffisances des institutions de la culture en matière d'animation, de gestion et d'exploitation des sites patrimoniaux. Plusieurs architectes et représentants d'associations présents à cette rencontre ont également demandé à la première responsable du secteur une prise en charge rapide, sérieuse et définitive du dossier de la Casbah, tout en insistant sur la nécessité de restaurer toutes les Casbah et Ksour du pays. Pour sa part Hmida Ben Naoum, chercheur au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), a exposé la nécessité de mettre en place un «objectif commun régi par une politique du ministère pour la gestion et la préservation du patrimoine culturel». L'importance donnée à l'archéologie et aux mécanismes régissant cette discipline étaient également au cœur des débats, avec notamment la proposition de création d'un institut national d'archéologie préventive à même d'accompagner les grands chantiers et aménagements que connaît le pays. Réhabiliter la discipline au niveau local, ouvrir le champ aux chercheurs et créer des passerelles entre l'université et le ministère de la Culture afin de former et exploiter les compétences nationales étaient les recommandations essentielles des archéologues participants. Après un long débat, la ministre de la Culture a souligné l'obligation d'impliquer davantage «les professionnels algériens et la société civile» dans la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel ainsi que la nécessité de «la vulgarisation, de la sensibilisation et l'implication d'autres secteurs dans ce domaine». Afin de préserver le patrimoine culturel matériel et immatériel, la ministre de la Culture a relevé la nécessité de «fédérer les compétences et de corriger les erreurs du passé, et surtout d'encourager et généraliser la formation de formateurs et les chantiers écoles». R. C.