Merzak Meneceur Coprésidée par le chef de l'Etat français, François Hollande, et le président de la République irakienne, la conférence s'est donnée une représentativité évidente avec la participation de l'Organisation des Nations unies, la Ligue des Etats arabes et l'Union européenne en tant qu'institutions, des cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU (USA, France, Chine, Russie et Royaume-Uni), de dix pays arabes (Arabie saoudite, Bahreïn, Egypte, Emirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Oman et Qatar), ainsi que l'Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Norvège, la République tchèque et la Turquie. «Les participants à la conférence de Paris, indique la déclaration finale, ont affirmé que Daech (EIIL) constitue une menace pour l'Irak, mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale et que faire face à une telle menace nécessitera une action sur le long terme de la part de la communauté internationale.» « ...l'urgente nécessité de mettre un terme à la présence de Daech (Eiil) dans les régions où il a pris position en Irak» est présentée comme un engagement, tout comme la «détermination à mettre en œuvre les résolutions» du Conseil de sécurité de l'ONU «relatives à la lutte contre le terrorisme et ses sources de recrutement et de financement». «Eradiquer Daech (Eiil)» est le souci premier exprimé par les participants à la conférence de Paris. Par l'action militaire sous la forme d'«une aide appropriée», selon «les besoins exprimés par les autorités irakiennes», manière de dire que l'indépendance de décision de Baghdad sera respectée. Les Irakiens ont exprimé leur position en précisant qu'ils n'ont pas besoin de troupes militaires étrangères, mais d'un soutien logistique, de frappes militaires contre les djihadistes, de l'armement et du renseignement. Mais aussi par l'aide humanitaire qui devrait être importante afin d'aider l'Irak «dans l'accueil et l'aide aux réfugiés et déplacés qui doivent pourvoir retourner dans leurs foyers en toute sécurité».«C'était à la fois une réunion de gravité et une réunion d'espoir», a commenté le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à l'issue de la conférence. Il a indiqué que des djihadistes de 51 nationalités sont présents dans les rangs du Daech et qu'une prochaine conférence se tiendrait à Bahreïn pour examiner la question du financement et des sources du soit disant Etat islamique. Au même moment, l'armée française est passée à l'action en envoyant dans le ciel de l'Irak des avions de reconnaissance en prévision de frappes militaires, à l'instar de ce que font les Etats-Unis depuis le 8 août. Bien qu'abordée par François Hollande lors de son allocution d'ouverture des travaux de la conférence, la Syrie, dont une région est occupée par le Daech, n'est pas mentionnée dans la déclaration finale. Certainement que la vive réaction de Damas, qui s'oppose à toutes frappes aériennes sur son territoire sans son aval, soutenu en cela par la Russie et l'Iran, amène pour l'instant les Occidentaux à la prudence. M. M.