«À Alger, les travaux débuteront demain (aujourd'hui) le 18 septembre 2014, dans le premier groupe thématique politico-institutionnel, entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements politico-militaires de l'Azawad (Mnla, MAA et Hcua)», a annoncé hier en fin de journée le Mouvement arabe pour l'Azawad, sur sa page Facebook. La reprise du travail de cette commission s'effectue après le cafouillage qui a coûté l'exclusion d'Ibrahim Mohammed Ag Assalah, le fondateur de la Coalition pour les peuples de l'Azawad (CPA) des rangs de ce mouvement qu'il a lui-même fondé, à l'issue d'une réunion des membres de la CPA qui s'est tenue à l'hôtel Al Aurassi tard dans la nuit de mardi. En effet, après un premier report des travaux des quatre commissions thématiques, qui devaient entamer leurs travaux le 12 septembre dernier, la coalition formée par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad, le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad et le Mouvement arabe de l'Azawad a décidé de se retirer de la table des négociations quelques minutes seulement après le début des travaux lundi matin. Ces trois mouvements avaient surpris la médiation algérienne et les représentants des autorités maliennes en exigeant la définition du statut de l'Azawad avant l'entame des autres points inscrits dans la feuille de route qu'ils ont signée le 24 juillet dernier. Un document dans lequel il n'y avait aucune mention de cette exigence. Pis, les groupes politico-armés touareg et arabes de cette coalition s'étaient engagés, en apposant leur signature sur ce document, à respecter l'unité territoriale du Mali et l'autorité de l'Etat malien. Ce revirement a poussé les membres de la CPA à se réunir d'urgence mardi soir pour décider de l'exclusion de trois cadres de ce mouvement, en plus d'Ag Assalah. Un courrier officiel a été adressé au ministère algérien des Affaires étrangères pour l'informer de cette décision. «La Coalition du peuple pour l'Azawad prononce l'exclusion définitive d'Ibrahim Ag Assalah, Aboubacar Hagadoumbou Touré et de Mohamed Ousmane Ag Mouhamedoun pour fautes graves et actes de subversion», lit-on dans la lettre d'information qui a été adressée à la médiation algérienne, dont des copies ont été aussi envoyées aux observateurs internationaux qui participent aux travaux des commissions thématiques. La participation de ces membres exclus de la CPA aux réunions de la Coalition du Mnla, du MAA et du Hcua qui ont permis d'unir leurs positions politiques leur ont valu, entre autres, ces sanctions. Ainsi, après deux semaines de discussions officielles et informelles, les délégations maliennes présentes à Alger pourraient reprendre les discussions, même si dans le Nord-Mali les populations locales restent sceptiques sur l'issue de ce dialogue qui peine à avancer, malgré l'optimisme affiché par l'ensemble des partenaires lors de l'ouverture officielle de la deuxième phase de ce dialogue le premier septembre à Alger. Des manifestations appelant le Mnla et ses alliés à se retirer de ce dialogue ont eu lieu récemment dans les trois principales villes du nord (Kidal, Tombouctou et Gao), dont la dernière en date s'est déroulée il y a trois jours. L. M.