La veille, lundi, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad, le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad et le Mouvement arabe pour l'Azawad se sont retirés de l'ouverture de ces travaux, en signe de protestation contre la présence des autres mouvements pro-maliens. La séance de travail n'a duré en effet que quelques minutes avant sa suspension et son report pour hier. Mais hier, le même scénario s'est répété en fin de matinée après la tonitruante sortie des représentants de la coalition Mnla/MAA/Hcua, qui ne cessent de critiquer la méthodologie de la médiation algérienne et le manque de communication des autorités maliennes. «La coordination du mouvement de l'Azawad (Mnla, MAA et Hcua) pour la négociation à Alger veut toujours, en méthodologie, discuter le statut de l'Azawad avant de rentrer dans les travaux des groupes thématiques», a insisté le MAA. Les négociations d'Alger qui ont repris le premier septembre, dans leur deuxième phase de discussions substantielles, avaient prévu la mise en place de quatre groupes thématiques : politico-institutionnel, défense et sécurité, développement économique, social et culturel, et enfin, réconciliation, justice et questions humanitaires. La mise en place de ces quatre commissions avait été prévue dans «la feuille de route des négociations dans le cadre du processus d'Alger», signée à Alger le 24 juillet 2014. Le Mnla et ses alliés, ainsi que les groupes dits pro-maliens, se sont engagés, entre autres, à respecter «l'unité nationale et l'intégrité territoriale du Mali». Au lendemain de l'ouverture de la deuxième phase de ce dialogue, une des figures les plus influentes au sein de la coalition, le colonel Hassane Ag Mehdy, a affirmé que «le statut de l'Azawad doit être clarifié et défini pour que nous puissions avancer dans le dialogue pour la paix». «En réglant le problème du statut de notre région, le reste sera facile, car la volonté de rétablir la paix est là», avait insisté notre interlocuteur qui joue le rôle de représentant spécial du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) auprès des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Il y a trois jours, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s'est montré optimiste quant à l'heureuse issue de ces pourparlers inter-maliens, suite à la décision «d'unification des rangs» des groupes politico-armés, avant l'entame des travaux des commissions thématiques. La sortie de la coalition du Mnla/MAA/Hcua n'est pas surprenante. A l'ouverture du deuxième round de ces négociations, il y a deux semaines, le chef de la Coalition des peuples de l'Azawad, Mohammed Ag Assaleh, avait clairement affiché l'intention de ses compatriotes du Nord-Mali à arracher un statut particulier pour l'Azawad, que ce soit sous forme d'autonomie ou d'une décentralisation avancée. Dans son discours devant les médiateurs algériens et les observateurs internationaux, il a évoqué une paix durable dans le cadre d'un «Grand Mali», ce qui est le prélude d'une suite de négociations plus que difficiles pour mettre fin à une crise politico-armée qui dure depuis la fin de la colonisation française dans la région du Sahel. L. M.