Le renouvellement des membres de son bureau a donné de l'animation à l'APN. Hier, jour d'approbation de la composante du bureau, n'a pas été tranquille pour le duo FLN-RND qui s'est accaparé quasiment tous les postes, ne laissant qu'un seul pour les Indépendants. Le procédé a été fortement critiqué par les députés de l'Alliance de l'Algérie verte. Y compris quand le président de l'Assemblée populaire nationale, M. Larbi Ould Khelifa, communiquait la liste en indiquant l'appartenance politique des heureux élus de «la liste commune» concoctée par le FLN et le RND. Et c'est le moment choisi par le chef du groupe parlementaire de l'alliance islamiste, M. Filali Ghouni, pour émettre son objection. S'en est suivi alors un échange d'amabilités entre les députés des deux camps, ceux du FLN et du RND, d'un côté, et ceux de l'Alliance verte, de l'autre. Avant de voir un élu du FLN, Saïd Lakhdari, mobiliser ses mains contre Abdelghani Boudebouz, député d'El Islah, qui contesta le «quorum» estimé atteint par Larbi Ould Khelifa. Ce dernier a évalué la présence à 234 députés en plus de 72 procurations. Un calcul que remettaient en cause les parlementaires de l'Alliance verte, pour qui «le quorum est loin d'être atteint». Ce qui traduit, à leurs yeux, une «grave atteinte à la loi et au règlement intérieur de l'Assemblée». C'est ce qu'ils ont d'ailleurs signifié dans les couloirs de l'institution une fois que Larbi Ould Khelifa et ses coéquipiers ont expédié l'ordre du jour de la séance, dont le coup d'envoi n'a été donné qu'après environ deux heures de retard. Pour marquer leur désapprobation et dénoncer leur exclusion des instances de l'Assemblée, les parlementaires de l'Alliance islamiste ont exhibé des pancartes dans lesquelles il est reproché la «violation du fonctionnement de l'APN», ainsi qu'une «atteinte à l'indépendance du pouvoir législatif». Alors que les députés de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) avaient prévu un point de presse à l'issue de la séance, ils ont dû par la suite se contenter de quelques déclarations à travers lesquelles est ouvertement critiquée la mainmise des deux partis du pouvoir sur le fonctionnement d'une Assemblée qui prend eau de toute part. Absent à ladite séance, comme les députés du PT (Parti des travailleurs) et du FFS (Front des forces socialistes), le Front pour la justice et le développement (FJD) de Abdellah Djaballah, n'a pas manqué l'occasion de remettre en cause la légitimité de la mandature en cours. Dans une déclaration rendue publique, après le coup de force de la majorité, le FJD estime que «les pratiques d'exclusion et des faux barrages dressés contre les partis de l'opposition recommandent de ne pas s'inscrire dans ce processus de renouvellement du bureau de l'APN surtout au vu de l'exclusion du groupe parlementaire de l'AAV reconnu pourtant par la loi ...». A. Y