Les députés de l'AAV ont protesté à l'intérieur de l'hémicycle Les députés islamistes ont concrétisé leurs menaces de protester à l'intérieur de l'APN contre leur exclusion des instances de cette institution. Comme il fallait s'y attendre, les instances de l'APN ont été installées, hier matin, dans une anarchie totale. Les députés de l'Alliance de l'Algérie verte, (AAV), composés des trois partis islamistes, le MSP, Ennahdha et El Islah, exclus de ces instances, ont concrétisé leurs menaces de protester à l'intérieur même de l'APN, faite il y a quelques jours pour exiger leurs droits. Mais pas seulement. Le décor était planté dès 9h du matin, lorsqu'un député FLN de Blida dénonçait publiquement son élimination de la liste des représentants du FLN au sein des commissions, après l'avoir remporté par la voix des urnes. Dans les couloirs de l'APN, des députés spéculaient sur le fait que la séance n'aura pas lieu, faute de quorum. Mais aux environs de 10h30 (la séance était prévue à 10h), tout le monde rejoint la salle. Le président de l'Assemblée, Larbi Ould Khelifa, ouvre la séance, soumet la liste dse vice-présidents à l'adoption et lève la séance aussi vite qu'elle a été ouverte. Une expédition en bonne et due forme. Au moment où Ould Khelifa parlait, quelques députés de l'AAV criaient à l'intérieur de la salle, ceux du FLN et du RND applaudissaient, créant un climat d'anarchie. Ce climat n'a pas empêché le président de l'APN de poursuivre l'expédition de la séance. Il annonce la présence de 234 députés, en plus de 73 procurations. Le quorum est donc atteint, selon lui. La liste est adoptée à la majorité absolue. A l'extérieur de la salle des travaux, les députés islamistes ont improvisé un rassemblement pour dénoncer leur exclusion des instances de l'APN. Ayant boycotté l'APN depuis les législatives du 10 mai 2012 pour protester contre la fraude électorale, ils ont décidé de reprendre leurs postes dont celui de vice-président et d'autres postes dans les commissions permanentes. Mais leur demande a été rejetée. Les protestataires ont brandi des pancartes où on pouvait lire: «ô honte... l'Assemblée sans décision», «non à l'exclusion politique» ou encore «les décisions d'en haut violent la souveraineté et l'indépendance du pouvoir législatif». Les députés islamistes ont remis en cause jusqu'à la légalité de la séance d'installation des vice-présidents, accusant Larbi Ould Khelifa d'avoir gonflé le nombre des présents. Alors que M. Ould Khelifa a avancé le chiffre de 234 présents, ils estiment qu'il y avait moins de 130 parlementaires dans l'hémicycle, ce qui leur a fait affirmer que le «quorum n'était pas atteint». «Nous assistons aujourd'hui à une mascarade grave et dangereuse. C'est une séance illégale qui est tenue en violation des textes régissant le fonctionnement de l'Assemblée», a dénoncé un protestataire. Avant que le nouveau chef du groupe parlementaire de l'AAV, Filali Ghouini, ne prenne le relais pour stigmatiser davantage l'institution législative. «De quel droit nous empêche-t-on d'occuper nos postes? On a boycotté les instances pendant deux ans, pour protester contre la fraude électorale et aujourd'hui nous avons décidé d'intégrer nos postes, pour mieux défendre nos positions. C'est notre droit. Notre exclusion est une violation du règlement intérieur de l'APN. C'est une injustice», a déclaré M.Ghouini. Cela avant de rejoindre les bureaux de son groupe parlementaire pour y animer une conférence de presse. Il a indiqué que toutes les voies légales seront exploitées pour «recouvrer» le droit de siéger dans les instances de la chambre basse du Parlement. «Si la décision n'est pas revue, cela ouvrira le champ à interpréter notre exclusion comme une exclusion politique, voire même une vengeance politique», a-t-il lancé. Y-aura-t-il une démission collective de l'APN pour protester contre cette exclusion? Le conférencier écarte cette éventualité. «Ce n'est pas à l'ordre du jour, car les abus ne nous poussent pas à abandonner nos droits», a-t-il répondu, avouant que certains députés ont cette idée. Le chef du groupe parlementaire du FFS reconduit Le député de Béjaïa, Chafaâ Bouaïche, a été reconduit pour un autre mandat à la tête du groupe parlementaire du FFS, a annoncé le parti dans un communiqué. Ancien chargé de communication du parti, Chafaâ Bouaiche a été désigné à ce poste le 18 septembre 2013, après avoir assuré lintérim de Ahmed Betatache qui était désigné au poste de 1er secrétaire du parti, le 1er juin 2013. Le groupe parlementaire du FFS a décidé de boycotter les instances de lAPN installées hier.