Le nouveau gouvernement libyen du Premier ministre Abdellah al-Thani a pris ses fonctions hier, après avoir obtenu la confiance du Parlement, qui siège à Tobrouk (Est) en raison des violences qui secouent la capitale Tripoli, qui est sous contrôle de la milice islamiste Fajr Libya depuis la mi-août. Le nouvel exécutif a obtenu la confiance de 110 députés sur les 112 qui ont voté hier, selon le porte-parole du Parlement, Bohachim Faraj. Le cabinet, qui compte treize postes, comprend trois vice-Premiers ministres et dix ministres. Cependant, le poste de ministre de la Défense reste vacant. Selon des députés, tous les ministres du nouveau gouvernement sont des «technocrates» sans appartenance politique et méconnus sur la scène publique. L'installation du nouveau gouvernement n'est toutefois pas synonyme d'un retour du pays à la stabilité, en raison du rejet par les milices de tous les appels à un cessez-le-feu, lancés par la communauté internationale. Hier, la presse libyenne a fait état d'une avancée considérable des troupes de Fajr Libya, en phase d'asseoir son contrôle sur la quasi-totalité des villes du nord-ouest du pays. Fajr Libya a aussi mis en place un gouvernement parallèle à Tripoli, dirigé par Omar al-Hassi, après avoir conquis la ville et réactivé l'ancien Conseil national général, qui a été créé au lendemain de la chute du défunt guide libyen Mouammar Kadhafi. Ce qui a contraint le gouvernement d'al-Theni, comme le Parlement élu le 25 juin dernier a délocaliser dans l'est de la Libye pour échapper à la pression des milices, après avoir perdu le contrôle des institutions de l'Etat, à Tripoli comme à Bengahzi (est), 2e ville du pays. Ils sont en effet contestés par une coalition de groupes armés, ayant pris le contrôle de Tripoli après avoir repris l'aéroport à des milices pro-gouvernementales de la ville de Zenten (au sud-ouest de la capitale). Lundi, la mission de l'ONU en Libye (Unsmil), dans l'espoir de mettre fin à cette instabilité qui menace l'unité du pays, a proposé lundi la tenue fin septembre d'une réunion de dialogue. «L'ONU proposera sous peu une première réunion de dialogue lundi 29 septembre, entre des délégations qui représentent les différentes parties du conflit libyen», a indiqué l'Unsmil dans un communiqué, précisant que la réunion devrait se tenir en Libye, repris par l'APS. Le dialogue proposé par l'Unsmil sera fondé sur la «légitimité des institutions élues», en l'occurrence la Chambre des représentants issue des élections du 25 juin, sur le rejet du terrorisme et sur le respect des droits de l'Homme et de la déclaration constitutionnelle, sorte de mini-Constitution qui régit le pays depuis la chute du régime de Tripoli fin 2011. Selon l'Unsmil, la réunion doit aboutir à un accord sur le règlement intérieur de la Chambre des représentants et sur «d'autres questions liées à la gouvernance» du pays. L. M./APS.