Hassan Hammar, président du club phare de Aïn El-Fouara, ne regrettera certainement pas le fait de ne pas avoir renoncé à disputer la C1. Au moment où l'USM El-Harrach et l'USM Alger ont donné suite favorable à la fameuse demande, qui appelait les clubs algériens qualifiés pour les compétitions africaines à se désister de la participation, de l'instance algérienne du football (FAF), l'Aigle Noir a préféré prendre son envole pour n'atterrir qu'au stade de la finale. La destination voulue et rêvée après avoir des escales harassantes. La dernière était du côté de la RD Congo face à une des meilleures formations du continent à l'heure actuelle : le Tout Puissant Mazembe. Seulement, la puissance cette fois s'est mesurée à l'aune de la bravoure et de la détermination sans faille dont les Sétifiens ont fait preuve. Dans l'enfer de Lubumbashi, où le TP est parvenue à accrocher 9 finales continentales (6 LDC et 3 CAF sur 11 tentatives), l'Aigle Noir a défendu son bien (même s'il était minime), qu'il avait acquis lors du match aller, de toute ses forces. Malgré le climat de tension qui prévalait dans le stade et aux alentours du lieu de résidence de la délégation algérienne, les joueurs ont su faire abstraction à tout pour rester focalisés sur leur objectif premier : arracher cette qualification historique et devenir le premier club algérien à animer une finale de LDC africaine dans sa nouvelle formule. Une performance que les Noir et Blanc ne doivent qu'à eux-mêmes. Sur son chemin, le vice-champion d'Algérie en 2013 a perdu pas mal d'éléments clés qui ont préféré rejoindre d'autres écuries à l'instar des Gourmi, Karaoui, Ziti et Nadji (pour ne citer qu'eux). Ces derniers n'auront pas le privilège d'enrichir leurs cartes de visites avec une finale continentale. Néanmoins, l'équipe a prouvé, encore une fois, sa faculté à se régénérer et trouver des solutions de rechanges sous la houlette d'un Kheir-Eddine Madoui flairant les bonnes affaires. Le technicien de l'ESS a eu le «nez creux» et l'idée ingénieuse de faire revenir l'expérimenté Abdelmalek Ziaya, mais aussi Sofiane Younès. Deux joueurs qui ont fait la différence lors des deux confrontations face aux «Corbeaux» puisque ils étaient les buteurs lors des deux sorties. L'effectif réduit (16 joueurs) avec lequel les Ententistes se sont rendus en RD Congo illustre les difficultés qu'ils n'ont cessé de rencontrer tout au long du parcours. Ajoutés à cela, le match à huis-clos infligé lors de la première manche à Sétif, le lynchage auquel le jeune Mehdi Belameiri, meilleur buteur du tournoi avec 6 réalisations, et consorts lors de la parenthèse (désormais enchantée) congolaise. L'impeccable Khedaïria et ses compères ont prouvé qu'à cœur vaillant rien d'impossible. La première défaite dans le tournoi aurait pu leur être fatale, mais dimanche, la réussite et l'envie d'aller au bout étaient sétifiennes. Le «Nif» algérien a fait la différence dans une citadelle qui était bouillante comme une cocotte minute et prête à exploser à n'importe quel moment avant que le rentrant Younès ne refroidissent les ardeurs avec une brise fraiche venue tout droit des Hauts-Plateaux. D'une Algérie qui se réjouit d'avoir trouvé en ce merveilleux «Wiffak» une lueur d'espoir au moment où la balle ronde algérienne connait une passe délicate entre violence, morts d'Ebossé, scandale touchant le corps arbitral et tant d'autres fléaux naissant d'une gestion anachronique. Peut-être un autre arbre qui cache la forêt, mais notre football avait besoin de cette bouffée d'oxygène pour ne pas suffoquer et rester aux devants de la scène. Cette qualification pourrait être un argument solide dans le dossier de candidature pour abriter la CAN-2017. Surtout si le second club le plus titré (6 titres de champions, 8 Coupe d'Algérie et 2 Coupe de la Ligue), après la JS Kabylie, en Algérie venait à s'asseoir sur le trône après la finale. Rendez-vous pris face à l'AS Vita Club (RD Congo). Le match aller aura lieu à Kinshasa (25 ou 26 octobre), alors que la manche retour est prévue pour le 31 octobre ou le 1er novembre à Constantine ou à Blida. M. T.