Augmenter la cadence de réalisation de logements de 80 000/an, actuellement, à 120 000 à l'horizon 2018, tel est l'objectif assigné par le gouvernement de M. Sellal dans le cadre du prochain quinquennal (2015-2019). Il est prévu également de résorber «définitivement» la crise du logement, mais aussi d'éradiquer l'habitat précaire. Des objectifs qui ne pourraient être réalisés, selon le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qu'avec «l'industrialisation de l'acte de bâtir», comme ce fut le cas, durant les années 1970 où les grandes entreprises nationales de réalisation (DNC, Sonatiba...) maîtrisaient les procédés constructifs industrialisés. M. Sellal qui intervenait lors du séminaire national sur l'industrialisation du bâtiment en Algérie organisé, hier à Alger, par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, a fait savoir que son gouvernement entend lancer à partir du mois de janvier 2015 un programme de construction de 2,5 millions de logements. Il est aussi question de réaliser 1,6 million de logements supplémentaires au titre du programme quinquennal 2015-2019. «Avec ces programmes, le spectre de la crise du logement sera ainsi définitivement éloigné», a souligné M. Sellal qui n'a pas manqué de faire le point sur les efforts consentis par les pouvoirs publics au titre des précédents programmes quinquennaux. Des efforts qui n'ont toutefois pas permis de résoudre l'équation (demande= offre). Ainsi, il est aujourd'hui grand temps, selon le Premier ministre, de passer à la deuxième vitesse à l'effet d'accélérer la cadence de réalisation de logements. Pour ce faire, moderniser l'outil de production s'avère primordial. Or, aujourd'hui, regrette le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, 85% des entreprises de construction sont des PME utilisant des équipements traditionnels, ce qui rend, selon lui, impossible de respecter les délais de réalisation, mais aussi impossible de réaliser des bâtiments de haute qualité. Il invite, à cet effet, les entreprises nationales à opter pour l'industrialisation du bâtiment et se convertir au système moderne de réalisation, tout en respectant l'architecture nationale, les normes internationales et l'environnement. «Réalisons vite, mais bien», a lancé M. Sellal, en soulignant l'importance d'impliquer le partenaire étranger dans les prochains programmes de réalisation de logements. Le Premier ministre a, à ce titre, fait appel aux entreprises nationales et étrangères présentes sur le marché à se manifester dans le cadre d'un partenariat pour participer à ces projets, mais, insiste-il, en garantissant le transfert du savoir-faire et la formation aux jeunes, et l'utilisation des produits de construction locaux. «Donner la priorité au produit local, créer des postes d'emplois aux jeunes algériens, etc., telles sont les conditions devant être définies dans les cahiers des charges lors des opérations d'attribution des marchés aux investisseurs étrangers», a indiqué M. Sellal. M. Tebboune, a, à ce titre, fait savoir qu'une trentaine d'entreprises étrangères ont émis le désir de s'installer en Algérie, et ce, en réponse à l'appel national et international à manifestation d'intérêt destiné aux industriels du bâtiment pour la réalisation des programmes de logements produits selon des procédés constructifs modernes. B. A.