Selon un communiqué de la présidence de la République, il est indiqué que «conformément aux prérogatives qui lui sont conférées par les dispositions de l'article 78-7 de la Constitution et en vertu de l'article 49 de la loi organique portant statut de la magistrature, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a procédé à un mouvement partiel au sein de la Cour suprême et du Conseil d'Etat ainsi que dans le corps des présidents des cours et des procureurs généraux près les Cours, et des présidents et des commissaires d'Etat près les Tribunaux administratifs». «Ce mouvement comporte des mutations, de nouvelles nominations et des fins de fonctions», a-t-on ajouté de même source. Le communiqué de la présidence n'a pas donné plus de précisions sur les nominations, les fins de fonctions ou encore les mutations, mais de sources proches du dossier il a été appris que le président de la République a procédé, pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, à la nomination d'une femme au poste de procureur général. Une nomination qui vient conforter la volonté du chef de l'Etat à renforcer le rôle de la femme au sein de la société. D'ailleurs et au cours de ses derniers mandats, le chef de l'Etat a promulgué de nombreuses lois visant à consolider la place de la femme dans la société algérienne dont, à titre de rappel, celle du quota imposé pour les listes électorales ou encore celle liée à la violence contre la femme et celle permettant de préserver la dignité de la femme divorcée avec la création d'un fonds de pension alimentaire. Pour revenir au mouvement partiel procédé au sein du corps de la magistrature, il est à préciser que ce mouvement intervient après celui enregistré en janvier dernier mais qui s'était limité, pour rappel, à des désignations au niveau des nouvelles Cour de justice de Tipasa, Aïn Témouchent et Aïn Defla. Ce mouvement au sein de la magistrature était donc attendu et devra répondre, à en croire les engagements du chef de l'Etat et de son ministre de la Justice, aux attentes citoyennes d'avoir une justice moderne et clairvoyante. Pour rappel, le dernier Conseil des ministres avait adopté un projet de loi relatif à la modernisation de la justice en vue de «diligenter» les procédures au profit du justiciable. Le texte codifie la communication électronique des actes judiciaires auxquels est ainsi reconnue toute la force probante. Il valide, également, le recours durant l'information judiciaire, à la visioconférence pour l'interrogatoire ainsi que pour l'audition des parties. De son côté, Tayeb Louh, le ministre de la Justice, avait, lors d'une conférence de presse animée dernièrement, annoncé plusieurs nouveautés qui entrent dans le cadre de la réforme de la justice. Il avait ainsi fait part entre autres du renforcement des prérogatives du Parquet et la mise en place de nouvelles procédures qui garantissent la protection des témoins et dénonciateurs dans les affaires de criminalité. Tayeb Louh avait annoncé que le Parquet allait bénéficier de nouveaux mécanismes et de moyens modernes qui lui permettront d'exercer ses missions de direction de l'action publique en s'impliquant davantage et en prenant l'initiative dans le déclenchement et la conduite de l'enquête préliminaire. «Les procureurs se doivent, quand ils ont connaissance d'une affaire, de s'autosaisir et d'enclencher l'action publique. Il faut rendre sa force au pouvoir de la loi», avait dit fermement le ministre. Il avait également assuré que les nouvelles mesures liées à la justice pénale visent essentiellement à réduire la surcharge qui pèse sur les tribunaux. Tayeb Louh avait parlé également d'une réforme de la formation des magistrats qui sera incessamment entamée pour leur permettre la spécialisation et faire face au crime transnational. Il avait précisé que les multiples chantiers de réforme de la justice qui sont prévus «connaissent actuellement une impulsion nouvelle pour atteindre les objectifs tracés à travers les recommandations de la Commission nationale de la réforme de la justice et le plan d'action du gouvernement». Rappelons enfin que le chef de l'Etat avait exhorté, lors de l'ouverture de l'année judiciaire, certaines juridictions à réviser leurs méthodes de travail. Il avait affirmé qu'un Etat de droit est l'objectif escompté de la réforme et que cette orientation demeurera, une option irréversible et une priorité nationale. H. Y.