Dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A), le ministère de l'Agriculture et du Développement rural ainsi que l'Union Européenne ont lancé, hier à Alger, trois projets de jumelage pour la sécurité sanitaire, la protection et la labellisation des produits agricoles. Doté d'une enveloppe financière de 1,41 million d'euros, le premier projet consiste à renforcer le dispositif de reconnaissance de la qualité des produits agricoles par les signes distinctifs liés à l'origine (Igao). Pour ce qui est du deuxième projet de jumelage (plus de 1,49 million d'euros), son objectif est de renforcer la capacité de contrôle des services vétérinaires en vue de les rapprocher des standards européens et internationaux. Le troisième projet (1,45 million d'euros), consiste à mettre à niveau les laboratoires de l'Institut national de la médecine vétérinaire (Inmv), au nombre de sept, aux standards européens et internationaux. Financés par l'Union Européennes et mis en œuvre en partenariat avec la France et l'Italie, ces projets de jumelage, d'une durée de 24 mois «viennent opportunément en appui aux efforts que nous déployons dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments et de la mise en place d'un système de qualités spécifiques des produits agricoles et d'origine agricole», a tenu à souligner le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri. Intervenant lors du séminaire dédié au lancement de ces trois projets de jumelage, M. Nouri a précisé que le jumelage relatif au renforcement du dispositif de reconnaissance de la qualité des produits agricoles par les signes distinctifs liés à l'origine (Igao), «est devenu une exigence, dont la réalisation permettra à l'Algérie de créer de nouvelles opportunités commerciales sur le marché local et à l'exportation, mais aussi de réaffirmer l'identité du patrimoine national culturel et alimentaire». Quant au projet visant le renforcement de la capacité de contrôle des services vétérinaires en vue de les rapprocher des standards européens et internationaux, il apportera, précise encore le ministre de l'Agriculture, à la direction des services vétérinaires (Dsv) un appui institutionnel destiné à renforcer la fiabilité des contrôles vétérinaires et mettra également ses services sous système qualité selon le référentiel Iso/Cei 17 020 recommandé par l'Organisation mondiale de la santé animale (Oie). Le troisième jumelage, selon M. Nouri, permettra de mettre en place les laboratoires de l'Inmv sous système de gestion des risques biologiques, de renforcer les diagnostics virologiques et moléculaires. Il permettra aussi de mettre en place des analyses toxicologiques et de renforcer les analyses physico-chimiques. Amara Benyounès, ministre du Commerce, a, pour sa part mis l'accent sur l'importance de ces projets dans la promotion du produit agricole national sur le marché européen. «Dans le cas des produits agricoles, ce type de jumelage permettra un meilleur accès de nos produits sur le marché européen», a indiqué M. Benyounès qui n'a toutefois pas manqué de souligner qu' «actuellement, les contraintes liées aux règlements et directives de l'UE constituent des obstacles pour l'accès de nos produits agricoles sur ce marché». Le marché européen est «un marché de proximité dont l'accès de nos produits bénéficie de préférences tarifaires allant jusqu'à l'exonération des droits de douane dans le cadre de l'accord d'association mais il reste un marché compétitif, très exigeant en termes de qualité, et très réglementé, et c'est dans ce contexte que le lancement de ces trois jumelages va permettre à nos services en charge des questions de sécurité des aliments de se mettre à niveau pour que nos produits répondent au mieux aux conditions du marché de l'UE», a-t-il souligné. M. Benyounès a avancé des chiffres sur les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE, qui demeure le principal client de l'Algérie. Selon lui, entre 2009 et 2013, «nos exportations hors hydrocarbures vers l'UE sont passées de 627 millions de dollars à 1,5 milliard de dollars, soit 75 % de nos exportations hors hydrocarbures vers le monde». Et de souligner que durant la même période, «nos exportations de produits agricoles sont passées de 48 millions de dollars à 123 millions de dollars, soit 30% de nos exportations agricoles vers le monde, qui sont de l'ordre de 405 millions de dollars, en 2013». Des chiffres qui montrent, selon le ministre du Commerce, que les exportations algériennes en produits agricoles «restent encore timides» vu le potentiel agricole existant (produits de terroir, produits d'appellation d'origine, fruits et légumes, viandes ovines....). Selon M. Benyounès, la coopération technique avec l'UE, dans le cadre du programme P3a permettra sans nul doute la promotion des exportations algériennes vers le marché européen. B. A.